vendredi 29 février 2008

Weeks 5 and 6 : pratique...

Un interprète irlandais de la Commission (je crois) est venu animer certains de nos cours, durant la semaine 5. Je ne me souviens plus de son nom, que je n'ai malheureusement pas noté. J'ai remarqué chez lui l'importance qu'il attache à la forme (capacité à intéresser, ton, gestes, etc.) en plus de l'exactitude du fond. Il a fait beaucoup de commentaires sur le sujet (surtout dans mon cas, qui suis particulièrement peu engageant en consécutive), alors que les autres profs estiment que c'est un coup à prendre avec l'expérience, et qu'il est difficile d'adopter l'attitude correcte dans une salle de classe. D'après Christine, une fois immergés dans l'atmosphère des véritables conférences, il nous sera beaucoup plus facile d'adopter la "pose" et le "ton" qui conviennent.

Le mercredi, comme prévu, nous avons de nouveau eu un cours spécial de méthodologie. Nous avons appris à travailler avec des documents en cabine. Pour ce faire, Christine a rapporté des documents authentiques d'une de ses conférences, qu'elle a ensuite cités et consultés au cours de discours que nous interprétions en simultanée. Il fallait donc que l'on cherche les documents et les passages concernés afin d'en assurer l'interprétation.

Jeudi, Mme Shimeem Ayash, une interprète iraquienne, était censée venir nous faire cours et nous parler de son travail d'interprète au Moyen Orient et au cours de la guerre en Iraq. Malheureusement elle a été retenue par un empêchement de dernière minute et n'est jamais venue.

Aucun cours n'a été assuré pendant la semaine 6, qui était entièrement consacrée à la pratique en groupe. Nous avons surtout pratiqué la simultanée, de manière autonome. Un certain nombre d'élèves (et pratiquement tous les Espagnols !) en ont profité pour partir en vacances, mais je pense que c'était une très mauvaise idée, vu le rythme intensif du programme.

La semaine prochaine, nous partons pour Bruxelles...

vendredi 15 février 2008

Weeks 3 and 4 : tout se corse !

Il ne s'est rien passé de spécial ces deux dernières semaines. J'ai simplement noté que les consécutives, elles aussi, deviennent de plus en plus difficiles : plus rapides, plus denses, plus longues. En revanche, je trouve que la "main de fer" annoncée au début du semestre est toujours bien cachée dans le gant de velours, et les profs restent aussi indulgents que par le passé.

La simultanée du français vers l'anglais est devenue un véritable cauchemar. Non seulement pour moi, misérable anglais B, mais aussi pour tous les anglais A, qui ont un mal fou à se dépêtrer des saltos, triples boucles piquées et autres galipettes rhétoriques des orateurs "hexagonaux", comme diraient Christine et Michèle. Paradoxalement peut-être, j'ai un avantage sur les anglais A sur ce point, puisque j'ai beaucoup plus de facilité qu'eux à extraire le message de ces amphigouris (quand il y en a un). Conseil de Zoé aux Anglais : "ils sont comme ça, les Français. Ils aiment vous faire peur avec leurs grands mots ; mais ne vous laissez pas intimider !" Côté reformulation, bien évidemment, les natifs reprennent le dessus et au final je me sens bien nul.

Une nouveauté : apparemment, chaque mercredi après-midi, nous aurons dorénavant un atelier portant sur un thème spécifique.
Ainsi, en semaine 3, nous avons eu un atelier sur le jargon des conférences (auquel je n'ai malheureusement pas assisté). Semaine 4 : la mémoire et les processus cognitifs mis en jeu en simultanée. C'était extrêmement intéressant. Un psychologue qui n'a jamais fait d'interprétation de sa vie est venu émettre des hypothèses concernant les mécanismes de la simultanée et les possibles trucs permettant d'optimiser ces mécanismes. Il était intéressant de noter que la plupart de ses hypothèses correspondaient aux pratiques des interprètes en activité (ne couvrir qu'une oreille, travailler sa mémoire à court terme, observer l'orateur tout en interprétant, etc.)
Prévu pour la semaine prochaine : un atelier sur l'interprétation avec documents (textes, glossaires, etc.) dont je vous donnerai des nouvelles.

samedi 2 février 2008

Week 2 : Des sims qui se corsent

Cette semaine, un plus grand nombre d'étudiants extérieurs ont assisté à nos cours. Ils se sont faits très discrets ; il y avait deux Hongroises, deux Allemandes, une Finnoise et quelques autres participants anonymes.

Les deux Allemandes étaient particulièrement bienvenues, puisque plusieurs élèves de la classe ont un allemand C qu'ils avaient jusqu'alors du mal à pratiquer, faute d'Allemands dans la classe.

Ces étudiants restent tous à Westminster pour deux semaines, il devrait en défiler de plusieurs écoles du groupe EMCI, jusqu'aux examens de mai.

Impressions finales d'une Hongroise en deuxième année à l'ESIT, et qui repartait ce week-end : "C'est beaucoup plus relax ici qu'à l'ESIT!"

Cette semaine, on a abordé la technique du relai et nous l'avons mise en pratique. Les Chinois y étaient déjà habitués, puisqu'ils n'ont que l'anglais en plus de leur langue A ; mais pour les autres c'était une nouveauté, pas si sorcière du reste.
Nous avons tous été en cabine alors qu'un discours en chinois était donné. Au lieu d'écouter la salle, nous nous sommes branchés sur la cabine chinoise (qui assurait le retour vers l'anglais) pour interpréter leur version anglaise vers nos langues respectives. Voilà donc un exemple de relai (=interpréter un interprète au lieu d'interpréter directement l'orateur).

La seule chose que personne n'a vraiment comprise, c'est l'histoire de chaînes à ne pas piquer à d'autres cabines, car c'est un scénario qui ne peut pas être reproduit sur le matériel de Westminster, mais qui arrive parfois dans les grandes conférences, paraît-il...

En sim, nous avons commencé à travailler à partir de discours authentiques (jusque là c'étaient les profs qui nous les concoctaient). Certains de ces discours (tels qu'un discours relatif à la Croix Rouge) nous ont paru faciles, mais d'autres (allocution d'un délégué français au Parlement Européen) nous ont achevés par leur abstraction typiquement française. Dur dur de filtrer ces amphigouris pour en dénicher le message ; parfois on dirait même qu'il n'y en a pas !

De l'espagnol vers le français, c'est un discours très fleuri du sous-commandant Marcos qui nous a été servi. C'était amusant à entendre, mais beaucoup moins à interpréter...

Tous ces discours, bien que très différents, nous ont bien fait comprendre la nécessité de s'éloigner des mots, voire même des phrases entières, pour se concentrer sur le message à faire passer. Nous avons tous encore beaucoup de travail à faire pour apprendre à se poser, écouter et attendre d'avoir une idée vraiment utile à formuler ("sit back!" nous assènent les profs) au lieu de se jeter dans l'interprétation mécanique de la première phrase entendue.

Au fait, dorénavant, les cabines sont ouvertes aux étudiants qui souhaient interpréter les discours donnés en Gen Con. A partir de maintenant on aura donc en réalité des "Gen Con/Sim".