dimanche 23 mars 2008

Weeks 8 and 9 : les examens arrivent à grands pas

La semaine 8, après Bruxelles, a été sans surprises. Le thème de la semaine était Feeding the World, donc comme d'habitude, la plupart des discours donnés en consec et en sim portaient sur ce sujet. Pour la Gen Con du vendredi, un débat interprété en simultanée a été organisé sur la question.

Semaine 9 : le thème était, je crois, la protection de l'environnement. Nous avons eu un atelier de sim intitulté Interpreting with Texts. Le but était de nous apprendre à interpréter un discours dont la version écrite a été distribuée à l'avance aux interprètes. Conclusion unanime : si on ne s'en sert pas correctement, les textes ne font que nous compliquer la vie ! On est déjà suffisamment occupés à écouter l'orateur, parler et s'écouter soi-même, donc si on rajoute un texte à lire en même temps, la situation devient vite ingérable.
La solution la plus sage est donc de lire le texte avant l'interprétation, relever les passages problématiques, surligner les nombres, listes et noms propres, et lever les yeux dès qu'on enclenche le micro.

Enfin, nous avons également eu une réunion de feedback avec Zoë et Christine. Elle a été très intéressante, car on a parlé de l'après-Westminster. Christine nous a appris que si l'on obtient notre diplôme, nous ne serons certainement pas lâchés dans la nature, livrés à notre propre sort. Bien au contraire, les profs nous aiguilleront pour nous insérer dans la profession, notamment en contactant les collègues travaillant sur les marchés qui nous concernent. Christine a été très positive, en affirmant avec confiance qu'il ne fallait pas s'inquiéter, car du travail, il y en a.

Une autre information très importante, et qui vaut vraiment la peine d'être citée et diffusée : la formation à Westminster ne s'arrête pas après l'examen du mois de mai. Pour les diplômés, les locaux et les installations restes disponibles jusqu'en octobre de la même année, et ils peuvent venir s'y entraîner aussi souvent qu'ils le souhaitent, tout en gardant contact avec les profs. Ainsi, il n'y a pas lieu de s'indigner de la courte durée du programme (les cours ne s'étalant que d'octobre à mai), puisqu'il faut y rajouter 5 mois d'entraînement aussi intensif qu'on le souhaite. La formation est donc bel et bien de 12 mois.

Enfin, une annonce : la semaine prochaine, mercredi 26 à 17h30, se tiendra une soirée portes ouvertes à Westminster. Les candidats éventuels aux examens d'entrée pourront poser leurs questions aux profs ainsi qu'à nous, élèves, qui prendrons part à une classe de sim/consec ouverte au public, de façon que les personnes intéressées puissent se faire une idée plus juste de ce qu'est réellement l'interprétation de conférence. Avis aux amateurs.

samedi 22 mars 2008

Week 7 : Bruxelles

Tout d'abord, désolé de n'avoir rien posté pendant si longtemps ; j'étais débordé.
Avant de tout oublier définitivement, je vais donc essayer de me rappeler ce qu'on a fait à Bruxelles, il y a trois semaines !

Nous y avons passé trois jours.

Le premier jour, nous avons assisté aux présentations de plusieurs interprètes travaillant à la Commission. On nous a fait une rapide présentation de la Commission et de son fonctionnement, des nouvelles technologies dans le domaine de l'interprétation de conférence, et de la Cour européenne de justice.

Ensuite (et là je ne sais plus quel jour c'était), nous avons visité le Parlement, qui se trouve dans un bâtiment bien plus impressionnant que la Commission. Nous étions chaperonnés par Alison Graves, du DG Interprétation, qui a été d'une gentillesse remarquable. Tout en nous montrant l'hémicycle, les cabines d'interprètes, les banques et salons de coiffure (il y a de tout au Parlement) et l'anus gonflable géant (on peut le visiter en se promenant dedans) trônant dans le hall principal, dans le cadre d'une campagne de sensibilisation contre le cancer du côlon (si je me souviens bien, donc il n'y sera probablement plus la prochaine fois que vous y passerez), elle a répondu à nombre de questions sur le métier d'interprète et le travail au Parlement en particulier.

Nous avons également fait de la cabine muette, aussi bien à la Commission qu'au Parlement, au cours de plusieurs réunions qui portaient sur des sujets aussi divers que la flexécurité, la rage en Europe, une histoire de pollution des lacs qui nous est complètement passée par dessus la tête, l'étude de faisabilité d'un système d'envoi électronique de données entre caisses de sécu à travers l'Europe, entre autres.

Il a également été très intéressant d'écouter le travail des autres interprètes, qui, eux, n'étaient pas là pour s'amuser. Certains assuraient une interprétation remarquable. D'autres étaient beaucoup moins impressionnants, soit par leur léthargie communicative ("ils auraient bien besoin du voice coaching de Westminster", comme ont dit certains élèves), soit par des erreurs flagrantes qui ne nous ont même pas échappées à nous, débutants. Mais comme l'a rappelé Alison, la différence entre eux et nous, c'est qu'ils ont passé et réussi leur examen d'accréditation, et nous, non !

Le dernier jour, nous avons rencontré les chefs de cabine de nos langues A respectives. La chef française, Anne-Marie Widlund-Fantini, est elle aussi très sympa. Une fois les présentations faites, elle nous a parlé des débouchés possibles après s'être enquise de nos combinaisons linguistiques, déterminantes pour notre employabilité. Verdict : Benedict, qui a un allemand C, a de fortes chances de les intéresser, surtout s'il rajoute une langue telle que l'espagnol. En effet la Commission comme le Parlement recherchent en priorité des anglais A et des allemand C, qu'ils peinent à trouver. Je n'ai pas cette chance, car ma combinaison est aussi banale que pauvre ; donc à moins de rajouter l'allemand (ce que je n'ai aucune intention de faire), il faudra que je cherche du travail ailleurs.
Globalement Mme Widlund-Fantini s'est montrée assez encourageante, et elle nous a invités à la contacter dès qu'on serait diplômés, pour nous aider dans notre orientation future.

Ceux qui sont sortis les plus découragés de cettre rencontre avec les chefs de cabine étaient les Italiens, qui n'ont apparemment aucune chance de jamais travailler au Parlement ou à la Commission, quelles que soient les langues qu'ils ajouent à leur combinaison ("les besoins pour l'italien sont déjà couverts", leur aurait-on dit sans détour).

Ceci étant, nous avons croisé au Parlement deux interprètes fraîchement diplômés de Westminster, dont un, Darren Neville, y a même le statut de permanent.

Voilà tout ce dont je me souviens de Bruxelles, qui pour conclure nous a donné un bon aperçu du travail dans les institutions, même si ce travail ne sera accessible qu'à un petit nombre.