dimanche 18 mai 2008

Conclusion

Nous voilà arrivés au bout du chemin que je souhaitais décrire. Bien sûr, en réalité nous venons juste d'entamer une route qu'on espère longue et enrichissante. Mais mon but était d'aider les aspirants à l'interprétation à mieux connaître l'école de Westminster, en leur présentant un parcours-type, celui de ma promotion.

Je vais m'arrêter de poster ici pour le moment, sinon je serais obligé de parler de moi-même (ce que j'aime beaucoup faire, comme tout le monde), alors que je me suis efforcé de rédiger ce blog sur un mode impersonnel et informatif. Je reviendrai peut-être vous donner des nouvelles des autres diplômés, s'ils entrent au Parlement ou ailleurs, ou si d'autres événements dignes d'être cités se présentent...

Quoi qu'il en soit, j'aimerais conclure en affirmant être pleinement satisfait du cours de Westminster. Grâce au programme d'échange de l'EMCI, j'ai pu constater que nous n'avons rien à envier aux autres écoles en terme de niveau ; et j'ai compris qu'un bon interprète le devient en partie grâce à sa formation, mais aussi et surtout grâce à ses dispositions et sa motivation. Les disparités de niveau au sein d'une même école en sont la preuve. Même l'ESIT n'arrivera jamais à faire un bon interprète d'un élève qui maîtrise mal ses langues ou qui n'est pas sérieux. Et un élève sérieux et doué deviendra sûrement un bon interprète du moment que son école lui apprend correctement les techniques de base de son métier, quelle que soit cette école.

Alors si je devais conseiller un étudiant dans le choix de son école, je lui dirais que toutes les écoles reconnues se valent plus ou moins, et qu'il doit alors prendre d'autres critères en considération, tels que les langues disponibles, le pays, l'ambiance, le style d'enseignement, la durée, etc.

Je me souviendrai toujours de Westminster comme d'une école où profs et étudiants sont détendus, chaleureux, attentionnés et passionnés, et où tout était fait pour notre bien-être et notre réussite finale. C'est à mon sens ce qui fait la force de cette école, et qui vaut la peine de passer un an sur une île au temps abominable ;)

Les résultats

Comme en décembre, tout le monde s'est rendu à l'administration, à 4h, vendredi.
Chacun s'est vu remettre une lettre qui contenait les résultats fatidiques. Et c'est une bonne nouvelle qui attendait la majorité d'entre nous, presque 80% ! Un record historique pour Westminster, d'après Zoë ; du jamais vu...
Ainsi, seuls 5 élèves n'ont pas obtenu le diplôme, et malgré les pronostics pessimistes des autres, c'est un grand bonheur qui était au rendez-vous !

Les diplômés devaient ensuite se rendre à 5h dans la salle de conférence, où nous avons eu une session de débriefing avec les interprètes de Bruxelles et Christine et Zoë.
Après nous avoir félicités, ils nous ont communiqué les dates des prochains tests d'accréditation pour les institutions européennes. Quant à Zoë et Christine, elles nous ont expliqué que les locaux et les cabines restaient à la disposition de tous les élèves diplômés jusqu'en septembre. Nous avons également obtenu les codes d'accès au répertoire de discours que le SCIC met à la disposition des interprètes débutants pour qu'ils puissent pratiquer avec des discours authentiques.

Cette session a été suivie d'un buffet en compagnie de tous les autres profs, mais je n'ai pas pu y assister car je devais me préparer à une conférence d'Amnesty International, pour laquelle Zoë m'avait recommandé.

Voilà donc une bonne chose de faite !
Et après ?
Personne ne sait vraiment. Certains n'ont qu'une idée en tête : partir en vacances. D'autres se renseignent déjà sur les postes libres et les examens auprès d'institutions diverses. Je m'interroge sur le marché privé londonien, que je vise. Beaucoup de questions pratiques restent à poser aux profs, que nous pourrons dorénavant consulter en prenant rendez-vous avec eux. Une chose est sûre : la porte de l'école nous sera toujours ouverte, que ce soit pour obtenir des conseils ou pour pratiquer dans les cabines libres.

jeudi 15 mai 2008

Les examens

Dernier post pour être enfin en phase avec le calendrier...

Les examens diplômants sont en cours à Westminster depuis lundi, et jusqu'à demain, vendredi. Je viens de les terminer, donc je peux avec un grand soulagement en parler au passé.

Il y avait deux parties, sur deux jours différents.
La première était la consécutive, qui s'est déroulée comme en décembre, devant un jury composé de profs de Westminster et d'interprètes venus de Bruxelles (dont deux chefs de cabine, un Anglais et un Espagnol). Ils étaient tous souriants et décontractés. Les discours étaient plus simples que ceux auxquels nous nous étions progressivement habitués durant les dernières semaines de cours, et dans mon cas l'un des orateurs a eu l'incroyable délicatesse d'attendre l'arrêt de mon stylo sur mon bloc-note avant d'entamer toute nouvelle idée.
Ca ne m'a pas empêché de bégayer lors de ma première consec, d'oublier de réorganiser un discours original qui partait dans tous les sens pour la seconde, et de garder les yeux rivés sur mon bloc-note pour les trois ! Mais bien sûr, je ne suis pas le seul à me dire que "j'aurais pu tellement mieux faire"...

La simultanée s'est faite par groupes de quatre élèves (puisque la salle de conférence comporte quatre cabines). Pour nous préparer, nous avions eu droit à une liste de sujets possibles, que voici :

En : The Commonwealth
Climate Change
Rising Food Prices
The E.U. in the 21st Century
Education in the Developing World

Fr : Migration
Climate Change
Bird Flu

Pt : Brazil and Biofuels
Sports and Doping

Sp : Web Content Reliability
Pollution
Our Digital Footprint

Ge : China and the Olympics
The Current Financial Crisis

It : The Antarctic
Child Exploitation

Ir : Ireland and the E.U.
The Environment in Ireland

Ch : Green Energy
Globalisation and Developing Countries

Ru : Russia and China
Ocean Pollution

Voilà, pour vous donner une idée des sujets auxquels on a eu droit. Certains élèves ont préparé des glossaires qu'ils ont eu le droit de consulter au cours de l'épreuve, mais je n'ai pas jugé cela nécessaire.
Pour couvrir la combinaison des quatre candidats, il y avait toute une foule dans la salle, ce qui n'a pas aidé à rester zen.
Les orateurs ont parlé à vitesse normale, et leurs discours étaient aussi difficiles que ceux qu'on faisait au cours des dernières semaines, ni plus ni moins.
Là encore, personne n'est content de ses performances. On verra demain, à 16h, heure de remise des résultats...

La conclusion que j'en tire : cela dépend peut-être de la personnalité que chacun, mais j'ai l'impression qu'en règle générale, lorsqu'on se prépare à un examen, il faut diviser ses capacités habituelles par deux pour se faire une idée de ce qu'on peut raisonnablement espérer avec le stress des épreuves.

Week 13 : dernière semaine de cours

Cette dernière semaine du programme a été un peu particulière, puisqu'elle n'a comporté que des ateliers, de façon à "maximiser le temps de pratique", d'après Christine.
Ainsi le matin nous avions un atelier de consécutive avec plusieurs professeurs dans une même salle, qui donnaient à tour de rôle des discours dans leurs langues A respectives, que les élèves pouvaient ensuite interpréter en petits groupes.
Même fonctionnement pour les ateliers de simultanée de l'après-midi.

Nous avons également organisé une réunion sur le tabagisme, que les profs ont essayé de rendre le plus réaliste possible. Un ordre du jour a été dressé, des président, vice-président, secrétaire etc. choisis, et des documents avec leurs référence (du genre FCTC/COP/INB-IT/1/4, pas si facile à interpréter en simultanée si on a pas le document sous les yeux) distribués aux délégations présentes ainsi qu'à leurs interprètes. De la simultanée intensive (la réunion a duré 3 heures) et ludique, qui nous a bien mis en jambees pour les examens de la semaine suivante, du 12 au 16 mai.

Weeks 10, 11 and 12

RAS, d'autant plus qu'avec cette longue interruption, je ne garde aucun souvenir particulier de ces trois semaines, qui se sont calquées sur le modèle des précédentes. Nous avons donc continué à travailler et à progresser lentement mais sûrement, avec de plus en plus de discours réels.
Des visiteurs tels que Phil Smith et Ludovic Slovenec sont revenus à plusieurs reprises, et ils semblaient d'avis que nous étions prêts pour les examens.

Les échanges EMCI

Désolé de ce long silence, je viens juste de récupérer ma connexion à Internet...

Tous les étudiants possédant une combinaison "européenne" (cela exlue donc les étudiants chinois et l'étudiante russe de cette année) ont pu obtenir une place dans les diverses universités européennes partenaires de l'EMCI. Nous avons donc eu l'opportunité d'y passer deux semaines, au cours des vacances de Pâques (qui sont décalées en Angleterre par rapport aux autres pays).

Deux Italiennes et moi-même avons passé quinze jours à La Laguna, sur l'île de Tenerife aux Canaries. Dans un cadre enchanteur, les étudiants locaux nous ont accueillis les bras ouverts, en nous intégrant dans leurs cours et en nous faisant visiter les environs.

Une petite description du programme d'interprétation de l'université de La Laguna. Tout d'abord, ce cours n'est destiné qu'aux Espagnols A, et théoriquement les deux seules combinaisons possibles sont ACC et ACCC, bien qu'un cours de retour vienne juste d'être mis en place à la demande d'étudiants bilingues.
La structure générale du cours est similaire à celle de Westminster, avec une première étape consistant en exercices de mémoires qui dure environ un mois, puis un passage à la consécutive. Ils abordent la simultanée plus tôt que nous cependant, mais l'ensemble du programme s'étale, comme à Westminster, sur un an.

Malgré le cadre idyllique et la sympathie des professeurs, pratiquement aucun des "Laguniens" ne semble satisfait du cours, pour toutes sortes de raisons. Installations vétustes, grandes disparités entre profs au niveau de leur compétence, pas assez de multilinguisme (puisqu'ils ont tous l'espagnol en A), et une technique d'enseignement de la consécutive assez illogique, voilà entres autres ce que j'ai pu entendre. Bref je les ai trouvés assez ronchons. A les en croire, ils suivent le cours le plus nul de toute l'Europe. Pourtant leur niveau est tout à fait comparable au nôtre, alors en dépit de leurs critiques, les résultats sont bien là.

A La Laguna, nous avons rencontré une étudiante de l'ETI qui elle aussi était en échange EMCI. J'ai ainsi eu l'occasion d'en savoir un peu plus sur ce programme en un an et demi, à Genève, qui est beaucoup plus tourné vers l'ONU (comme en témoignent les langues de travail des élèves) que vers l'UE. D'après ce que j'ai compris, le point faible du cours est son organisation très clairsemée, avec une alternance continuelle entre semaine de cours et semaine de pratique, qui ne permet pas un encadrement aussi suivi qu'à Westminster. Le point fort : l'infrastructure, avec une bibliothèque équipée de cabines insonorisées, et une banque de discours qui en contient plus de 2500, en libre accès pour les étudiants ! Pourtant, les étudiants de l'ETI n'utilisent que rarement ces installations. Ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont.

Pour conclure, cet échange s'est révélé rassurant, car il nous a prouvé que nous avions un niveau tout à fait comparable à celui des étudiants d'autres écoles, et que nous n'avions aucun complexe à nous faire.