mercredi 4 mai 2011

Trois ans plus tard, une page se tourne...

Dans deux semaines, cela fera exactement trois ans que nous avons obtenu notre diplôme.

Tant de choses se sont passées en trois ans : après avoir connu des hauts et des bas, beaucoup d'entre nous avons obtenu notre accréditation auprès de l'ONU ou de l'UE, où nous avons depuis le plaisir de travailler régulièrement, tandis que d'autres travaillent surtout sur le marché privé ; nous sommes plusieurs à être devenus membres de l'AIIC.

Et tout cela, nous le devons à l'excellente formation prodiguée à Westminster, par des enseignants formidables, nos professeurs à l'époque, aujourd'hui devenus nos collègues, et à qui je souhaite rendre hommage à l'heure où sonne le glas du programme de Conference Interpreting Techniques, qui n'a pas survécu aux nouvelles politiques budgétaires de l'enseignement supérieur britannique.

C'est avec désolation que je viens comme d'autres d'accueillir cette impensable nouvelle, et de voir balayés, en un revers de main, tous ces efforts, ces innovations, ce suivi qui ont fait exister ce vestibule d'une profession que nous nous sentons tous privilégiés d'exercer.

Alors que le seul programme londonien d'enseignement exclusif de l'interprétation de conférence disparaît, il n'est qu'à espérer que les aspirants à ce métier unique verront leurs attentes (et celles de leurs futurs recruteurs...) comblées par ceux qui auront su mieux résister à la crise.

En attendant, la fameuse "relève" se fait désirer et espérer, nous dit-on. S'il n'y a pas d'offre sans demande, et si le marché a horreur du vide, c'est peut-être qu'il verra Westminster tirer sa révérence d'un oeil indifférent et se débrouillera sans elle, d'une manière ou d'une autre.

Mais Westminster n'est pas qu'une salle de cours équipée de cabines : c'est bien plus un réseau de plusieurs générations de centaines d'interprètes qui se réclameront à jamais de cette école, actifs aux quatre coins du monde, et qui la feront survivre aussi longtemps qu'eux-mêmes, dans une identité partagée. Les plus jeunes d'entre nous ont à peine 25 ans, alors je crois que Westminster a encore de beaux jours devant elle.


Ce blog devenant par la force des choses une ressource purement historique, je peux définitivement dire que le point final se trouve au bout de cette phrase ; je souhaite bonne chance et bon courage à tous les futurs interprètes, et surtout beaucoup de plaisir bien mérité le long du chemin.

mardi 6 juillet 2010

FORUM pour questions, discussions, etc.

Je reçois une foule de questions et de commentaires par email et par le biais des commentaires aux billets. Comme je ne peux pas répondre à ces derniers, et comme beaucoup de ces questions sont les mêmes, je vous invite à vous inscrire et à participer au forum que je modère :


Vous pourrez y discuter de tout ce qui touche à l'interprétation de conférence (le métier, les écoles, trouver des contacts, etc.)

Merci !

dimanche 18 mai 2008

Conclusion

Nous voilà arrivés au bout du chemin que je souhaitais décrire. Bien sûr, en réalité nous venons juste d'entamer une route qu'on espère longue et enrichissante. Mais mon but était d'aider les aspirants à l'interprétation à mieux connaître l'école de Westminster, en leur présentant un parcours-type, celui de ma promotion.

Je vais m'arrêter de poster ici pour le moment, sinon je serais obligé de parler de moi-même (ce que j'aime beaucoup faire, comme tout le monde), alors que je me suis efforcé de rédiger ce blog sur un mode impersonnel et informatif. Je reviendrai peut-être vous donner des nouvelles des autres diplômés, s'ils entrent au Parlement ou ailleurs, ou si d'autres événements dignes d'être cités se présentent...

Quoi qu'il en soit, j'aimerais conclure en affirmant être pleinement satisfait du cours de Westminster. Grâce au programme d'échange de l'EMCI, j'ai pu constater que nous n'avons rien à envier aux autres écoles en terme de niveau ; et j'ai compris qu'un bon interprète le devient en partie grâce à sa formation, mais aussi et surtout grâce à ses dispositions et sa motivation. Les disparités de niveau au sein d'une même école en sont la preuve. Même l'ESIT n'arrivera jamais à faire un bon interprète d'un élève qui maîtrise mal ses langues ou qui n'est pas sérieux. Et un élève sérieux et doué deviendra sûrement un bon interprète du moment que son école lui apprend correctement les techniques de base de son métier, quelle que soit cette école.

Alors si je devais conseiller un étudiant dans le choix de son école, je lui dirais que toutes les écoles reconnues se valent plus ou moins, et qu'il doit alors prendre d'autres critères en considération, tels que les langues disponibles, le pays, l'ambiance, le style d'enseignement, la durée, etc.

Je me souviendrai toujours de Westminster comme d'une école où profs et étudiants sont détendus, chaleureux, attentionnés et passionnés, et où tout était fait pour notre bien-être et notre réussite finale. C'est à mon sens ce qui fait la force de cette école, et qui vaut la peine de passer un an sur une île au temps abominable ;)

Les résultats

Comme en décembre, tout le monde s'est rendu à l'administration, à 4h, vendredi.
Chacun s'est vu remettre une lettre qui contenait les résultats fatidiques. Et c'est une bonne nouvelle qui attendait la majorité d'entre nous, presque 80% ! Un record historique pour Westminster, d'après Zoë ; du jamais vu...
Ainsi, seuls 5 élèves n'ont pas obtenu le diplôme, et malgré les pronostics pessimistes des autres, c'est un grand bonheur qui était au rendez-vous !

Les diplômés devaient ensuite se rendre à 5h dans la salle de conférence, où nous avons eu une session de débriefing avec les interprètes de Bruxelles et Christine et Zoë.
Après nous avoir félicités, ils nous ont communiqué les dates des prochains tests d'accréditation pour les institutions européennes. Quant à Zoë et Christine, elles nous ont expliqué que les locaux et les cabines restaient à la disposition de tous les élèves diplômés jusqu'en septembre. Nous avons également obtenu les codes d'accès au répertoire de discours que le SCIC met à la disposition des interprètes débutants pour qu'ils puissent pratiquer avec des discours authentiques.

Cette session a été suivie d'un buffet en compagnie de tous les autres profs, mais je n'ai pas pu y assister car je devais me préparer à une conférence d'Amnesty International, pour laquelle Zoë m'avait recommandé.

Voilà donc une bonne chose de faite !
Et après ?
Personne ne sait vraiment. Certains n'ont qu'une idée en tête : partir en vacances. D'autres se renseignent déjà sur les postes libres et les examens auprès d'institutions diverses. Je m'interroge sur le marché privé londonien, que je vise. Beaucoup de questions pratiques restent à poser aux profs, que nous pourrons dorénavant consulter en prenant rendez-vous avec eux. Une chose est sûre : la porte de l'école nous sera toujours ouverte, que ce soit pour obtenir des conseils ou pour pratiquer dans les cabines libres.

jeudi 15 mai 2008

Les examens

Dernier post pour être enfin en phase avec le calendrier...

Les examens diplômants sont en cours à Westminster depuis lundi, et jusqu'à demain, vendredi. Je viens de les terminer, donc je peux avec un grand soulagement en parler au passé.

Il y avait deux parties, sur deux jours différents.
La première était la consécutive, qui s'est déroulée comme en décembre, devant un jury composé de profs de Westminster et d'interprètes venus de Bruxelles (dont deux chefs de cabine, un Anglais et un Espagnol). Ils étaient tous souriants et décontractés. Les discours étaient plus simples que ceux auxquels nous nous étions progressivement habitués durant les dernières semaines de cours, et dans mon cas l'un des orateurs a eu l'incroyable délicatesse d'attendre l'arrêt de mon stylo sur mon bloc-note avant d'entamer toute nouvelle idée.
Ca ne m'a pas empêché de bégayer lors de ma première consec, d'oublier de réorganiser un discours original qui partait dans tous les sens pour la seconde, et de garder les yeux rivés sur mon bloc-note pour les trois ! Mais bien sûr, je ne suis pas le seul à me dire que "j'aurais pu tellement mieux faire"...

La simultanée s'est faite par groupes de quatre élèves (puisque la salle de conférence comporte quatre cabines). Pour nous préparer, nous avions eu droit à une liste de sujets possibles, que voici :

En : The Commonwealth
Climate Change
Rising Food Prices
The E.U. in the 21st Century
Education in the Developing World

Fr : Migration
Climate Change
Bird Flu

Pt : Brazil and Biofuels
Sports and Doping

Sp : Web Content Reliability
Pollution
Our Digital Footprint

Ge : China and the Olympics
The Current Financial Crisis

It : The Antarctic
Child Exploitation

Ir : Ireland and the E.U.
The Environment in Ireland

Ch : Green Energy
Globalisation and Developing Countries

Ru : Russia and China
Ocean Pollution

Voilà, pour vous donner une idée des sujets auxquels on a eu droit. Certains élèves ont préparé des glossaires qu'ils ont eu le droit de consulter au cours de l'épreuve, mais je n'ai pas jugé cela nécessaire.
Pour couvrir la combinaison des quatre candidats, il y avait toute une foule dans la salle, ce qui n'a pas aidé à rester zen.
Les orateurs ont parlé à vitesse normale, et leurs discours étaient aussi difficiles que ceux qu'on faisait au cours des dernières semaines, ni plus ni moins.
Là encore, personne n'est content de ses performances. On verra demain, à 16h, heure de remise des résultats...

La conclusion que j'en tire : cela dépend peut-être de la personnalité que chacun, mais j'ai l'impression qu'en règle générale, lorsqu'on se prépare à un examen, il faut diviser ses capacités habituelles par deux pour se faire une idée de ce qu'on peut raisonnablement espérer avec le stress des épreuves.

Week 13 : dernière semaine de cours

Cette dernière semaine du programme a été un peu particulière, puisqu'elle n'a comporté que des ateliers, de façon à "maximiser le temps de pratique", d'après Christine.
Ainsi le matin nous avions un atelier de consécutive avec plusieurs professeurs dans une même salle, qui donnaient à tour de rôle des discours dans leurs langues A respectives, que les élèves pouvaient ensuite interpréter en petits groupes.
Même fonctionnement pour les ateliers de simultanée de l'après-midi.

Nous avons également organisé une réunion sur le tabagisme, que les profs ont essayé de rendre le plus réaliste possible. Un ordre du jour a été dressé, des président, vice-président, secrétaire etc. choisis, et des documents avec leurs référence (du genre FCTC/COP/INB-IT/1/4, pas si facile à interpréter en simultanée si on a pas le document sous les yeux) distribués aux délégations présentes ainsi qu'à leurs interprètes. De la simultanée intensive (la réunion a duré 3 heures) et ludique, qui nous a bien mis en jambees pour les examens de la semaine suivante, du 12 au 16 mai.

Weeks 10, 11 and 12

RAS, d'autant plus qu'avec cette longue interruption, je ne garde aucun souvenir particulier de ces trois semaines, qui se sont calquées sur le modèle des précédentes. Nous avons donc continué à travailler et à progresser lentement mais sûrement, avec de plus en plus de discours réels.
Des visiteurs tels que Phil Smith et Ludovic Slovenec sont revenus à plusieurs reprises, et ils semblaient d'avis que nous étions prêts pour les examens.