dimanche 18 mai 2008

Conclusion

Nous voilà arrivés au bout du chemin que je souhaitais décrire. Bien sûr, en réalité nous venons juste d'entamer une route qu'on espère longue et enrichissante. Mais mon but était d'aider les aspirants à l'interprétation à mieux connaître l'école de Westminster, en leur présentant un parcours-type, celui de ma promotion.

Je vais m'arrêter de poster ici pour le moment, sinon je serais obligé de parler de moi-même (ce que j'aime beaucoup faire, comme tout le monde), alors que je me suis efforcé de rédiger ce blog sur un mode impersonnel et informatif. Je reviendrai peut-être vous donner des nouvelles des autres diplômés, s'ils entrent au Parlement ou ailleurs, ou si d'autres événements dignes d'être cités se présentent...

Quoi qu'il en soit, j'aimerais conclure en affirmant être pleinement satisfait du cours de Westminster. Grâce au programme d'échange de l'EMCI, j'ai pu constater que nous n'avons rien à envier aux autres écoles en terme de niveau ; et j'ai compris qu'un bon interprète le devient en partie grâce à sa formation, mais aussi et surtout grâce à ses dispositions et sa motivation. Les disparités de niveau au sein d'une même école en sont la preuve. Même l'ESIT n'arrivera jamais à faire un bon interprète d'un élève qui maîtrise mal ses langues ou qui n'est pas sérieux. Et un élève sérieux et doué deviendra sûrement un bon interprète du moment que son école lui apprend correctement les techniques de base de son métier, quelle que soit cette école.

Alors si je devais conseiller un étudiant dans le choix de son école, je lui dirais que toutes les écoles reconnues se valent plus ou moins, et qu'il doit alors prendre d'autres critères en considération, tels que les langues disponibles, le pays, l'ambiance, le style d'enseignement, la durée, etc.

Je me souviendrai toujours de Westminster comme d'une école où profs et étudiants sont détendus, chaleureux, attentionnés et passionnés, et où tout était fait pour notre bien-être et notre réussite finale. C'est à mon sens ce qui fait la force de cette école, et qui vaut la peine de passer un an sur une île au temps abominable ;)

Les résultats

Comme en décembre, tout le monde s'est rendu à l'administration, à 4h, vendredi.
Chacun s'est vu remettre une lettre qui contenait les résultats fatidiques. Et c'est une bonne nouvelle qui attendait la majorité d'entre nous, presque 80% ! Un record historique pour Westminster, d'après Zoë ; du jamais vu...
Ainsi, seuls 5 élèves n'ont pas obtenu le diplôme, et malgré les pronostics pessimistes des autres, c'est un grand bonheur qui était au rendez-vous !

Les diplômés devaient ensuite se rendre à 5h dans la salle de conférence, où nous avons eu une session de débriefing avec les interprètes de Bruxelles et Christine et Zoë.
Après nous avoir félicités, ils nous ont communiqué les dates des prochains tests d'accréditation pour les institutions européennes. Quant à Zoë et Christine, elles nous ont expliqué que les locaux et les cabines restaient à la disposition de tous les élèves diplômés jusqu'en septembre. Nous avons également obtenu les codes d'accès au répertoire de discours que le SCIC met à la disposition des interprètes débutants pour qu'ils puissent pratiquer avec des discours authentiques.

Cette session a été suivie d'un buffet en compagnie de tous les autres profs, mais je n'ai pas pu y assister car je devais me préparer à une conférence d'Amnesty International, pour laquelle Zoë m'avait recommandé.

Voilà donc une bonne chose de faite !
Et après ?
Personne ne sait vraiment. Certains n'ont qu'une idée en tête : partir en vacances. D'autres se renseignent déjà sur les postes libres et les examens auprès d'institutions diverses. Je m'interroge sur le marché privé londonien, que je vise. Beaucoup de questions pratiques restent à poser aux profs, que nous pourrons dorénavant consulter en prenant rendez-vous avec eux. Une chose est sûre : la porte de l'école nous sera toujours ouverte, que ce soit pour obtenir des conseils ou pour pratiquer dans les cabines libres.

jeudi 15 mai 2008

Les examens

Dernier post pour être enfin en phase avec le calendrier...

Les examens diplômants sont en cours à Westminster depuis lundi, et jusqu'à demain, vendredi. Je viens de les terminer, donc je peux avec un grand soulagement en parler au passé.

Il y avait deux parties, sur deux jours différents.
La première était la consécutive, qui s'est déroulée comme en décembre, devant un jury composé de profs de Westminster et d'interprètes venus de Bruxelles (dont deux chefs de cabine, un Anglais et un Espagnol). Ils étaient tous souriants et décontractés. Les discours étaient plus simples que ceux auxquels nous nous étions progressivement habitués durant les dernières semaines de cours, et dans mon cas l'un des orateurs a eu l'incroyable délicatesse d'attendre l'arrêt de mon stylo sur mon bloc-note avant d'entamer toute nouvelle idée.
Ca ne m'a pas empêché de bégayer lors de ma première consec, d'oublier de réorganiser un discours original qui partait dans tous les sens pour la seconde, et de garder les yeux rivés sur mon bloc-note pour les trois ! Mais bien sûr, je ne suis pas le seul à me dire que "j'aurais pu tellement mieux faire"...

La simultanée s'est faite par groupes de quatre élèves (puisque la salle de conférence comporte quatre cabines). Pour nous préparer, nous avions eu droit à une liste de sujets possibles, que voici :

En : The Commonwealth
Climate Change
Rising Food Prices
The E.U. in the 21st Century
Education in the Developing World

Fr : Migration
Climate Change
Bird Flu

Pt : Brazil and Biofuels
Sports and Doping

Sp : Web Content Reliability
Pollution
Our Digital Footprint

Ge : China and the Olympics
The Current Financial Crisis

It : The Antarctic
Child Exploitation

Ir : Ireland and the E.U.
The Environment in Ireland

Ch : Green Energy
Globalisation and Developing Countries

Ru : Russia and China
Ocean Pollution

Voilà, pour vous donner une idée des sujets auxquels on a eu droit. Certains élèves ont préparé des glossaires qu'ils ont eu le droit de consulter au cours de l'épreuve, mais je n'ai pas jugé cela nécessaire.
Pour couvrir la combinaison des quatre candidats, il y avait toute une foule dans la salle, ce qui n'a pas aidé à rester zen.
Les orateurs ont parlé à vitesse normale, et leurs discours étaient aussi difficiles que ceux qu'on faisait au cours des dernières semaines, ni plus ni moins.
Là encore, personne n'est content de ses performances. On verra demain, à 16h, heure de remise des résultats...

La conclusion que j'en tire : cela dépend peut-être de la personnalité que chacun, mais j'ai l'impression qu'en règle générale, lorsqu'on se prépare à un examen, il faut diviser ses capacités habituelles par deux pour se faire une idée de ce qu'on peut raisonnablement espérer avec le stress des épreuves.

Week 13 : dernière semaine de cours

Cette dernière semaine du programme a été un peu particulière, puisqu'elle n'a comporté que des ateliers, de façon à "maximiser le temps de pratique", d'après Christine.
Ainsi le matin nous avions un atelier de consécutive avec plusieurs professeurs dans une même salle, qui donnaient à tour de rôle des discours dans leurs langues A respectives, que les élèves pouvaient ensuite interpréter en petits groupes.
Même fonctionnement pour les ateliers de simultanée de l'après-midi.

Nous avons également organisé une réunion sur le tabagisme, que les profs ont essayé de rendre le plus réaliste possible. Un ordre du jour a été dressé, des président, vice-président, secrétaire etc. choisis, et des documents avec leurs référence (du genre FCTC/COP/INB-IT/1/4, pas si facile à interpréter en simultanée si on a pas le document sous les yeux) distribués aux délégations présentes ainsi qu'à leurs interprètes. De la simultanée intensive (la réunion a duré 3 heures) et ludique, qui nous a bien mis en jambees pour les examens de la semaine suivante, du 12 au 16 mai.

Weeks 10, 11 and 12

RAS, d'autant plus qu'avec cette longue interruption, je ne garde aucun souvenir particulier de ces trois semaines, qui se sont calquées sur le modèle des précédentes. Nous avons donc continué à travailler et à progresser lentement mais sûrement, avec de plus en plus de discours réels.
Des visiteurs tels que Phil Smith et Ludovic Slovenec sont revenus à plusieurs reprises, et ils semblaient d'avis que nous étions prêts pour les examens.

Les échanges EMCI

Désolé de ce long silence, je viens juste de récupérer ma connexion à Internet...

Tous les étudiants possédant une combinaison "européenne" (cela exlue donc les étudiants chinois et l'étudiante russe de cette année) ont pu obtenir une place dans les diverses universités européennes partenaires de l'EMCI. Nous avons donc eu l'opportunité d'y passer deux semaines, au cours des vacances de Pâques (qui sont décalées en Angleterre par rapport aux autres pays).

Deux Italiennes et moi-même avons passé quinze jours à La Laguna, sur l'île de Tenerife aux Canaries. Dans un cadre enchanteur, les étudiants locaux nous ont accueillis les bras ouverts, en nous intégrant dans leurs cours et en nous faisant visiter les environs.

Une petite description du programme d'interprétation de l'université de La Laguna. Tout d'abord, ce cours n'est destiné qu'aux Espagnols A, et théoriquement les deux seules combinaisons possibles sont ACC et ACCC, bien qu'un cours de retour vienne juste d'être mis en place à la demande d'étudiants bilingues.
La structure générale du cours est similaire à celle de Westminster, avec une première étape consistant en exercices de mémoires qui dure environ un mois, puis un passage à la consécutive. Ils abordent la simultanée plus tôt que nous cependant, mais l'ensemble du programme s'étale, comme à Westminster, sur un an.

Malgré le cadre idyllique et la sympathie des professeurs, pratiquement aucun des "Laguniens" ne semble satisfait du cours, pour toutes sortes de raisons. Installations vétustes, grandes disparités entre profs au niveau de leur compétence, pas assez de multilinguisme (puisqu'ils ont tous l'espagnol en A), et une technique d'enseignement de la consécutive assez illogique, voilà entres autres ce que j'ai pu entendre. Bref je les ai trouvés assez ronchons. A les en croire, ils suivent le cours le plus nul de toute l'Europe. Pourtant leur niveau est tout à fait comparable au nôtre, alors en dépit de leurs critiques, les résultats sont bien là.

A La Laguna, nous avons rencontré une étudiante de l'ETI qui elle aussi était en échange EMCI. J'ai ainsi eu l'occasion d'en savoir un peu plus sur ce programme en un an et demi, à Genève, qui est beaucoup plus tourné vers l'ONU (comme en témoignent les langues de travail des élèves) que vers l'UE. D'après ce que j'ai compris, le point faible du cours est son organisation très clairsemée, avec une alternance continuelle entre semaine de cours et semaine de pratique, qui ne permet pas un encadrement aussi suivi qu'à Westminster. Le point fort : l'infrastructure, avec une bibliothèque équipée de cabines insonorisées, et une banque de discours qui en contient plus de 2500, en libre accès pour les étudiants ! Pourtant, les étudiants de l'ETI n'utilisent que rarement ces installations. Ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont.

Pour conclure, cet échange s'est révélé rassurant, car il nous a prouvé que nous avions un niveau tout à fait comparable à celui des étudiants d'autres écoles, et que nous n'avions aucun complexe à nous faire.

dimanche 23 mars 2008

Weeks 8 and 9 : les examens arrivent à grands pas

La semaine 8, après Bruxelles, a été sans surprises. Le thème de la semaine était Feeding the World, donc comme d'habitude, la plupart des discours donnés en consec et en sim portaient sur ce sujet. Pour la Gen Con du vendredi, un débat interprété en simultanée a été organisé sur la question.

Semaine 9 : le thème était, je crois, la protection de l'environnement. Nous avons eu un atelier de sim intitulté Interpreting with Texts. Le but était de nous apprendre à interpréter un discours dont la version écrite a été distribuée à l'avance aux interprètes. Conclusion unanime : si on ne s'en sert pas correctement, les textes ne font que nous compliquer la vie ! On est déjà suffisamment occupés à écouter l'orateur, parler et s'écouter soi-même, donc si on rajoute un texte à lire en même temps, la situation devient vite ingérable.
La solution la plus sage est donc de lire le texte avant l'interprétation, relever les passages problématiques, surligner les nombres, listes et noms propres, et lever les yeux dès qu'on enclenche le micro.

Enfin, nous avons également eu une réunion de feedback avec Zoë et Christine. Elle a été très intéressante, car on a parlé de l'après-Westminster. Christine nous a appris que si l'on obtient notre diplôme, nous ne serons certainement pas lâchés dans la nature, livrés à notre propre sort. Bien au contraire, les profs nous aiguilleront pour nous insérer dans la profession, notamment en contactant les collègues travaillant sur les marchés qui nous concernent. Christine a été très positive, en affirmant avec confiance qu'il ne fallait pas s'inquiéter, car du travail, il y en a.

Une autre information très importante, et qui vaut vraiment la peine d'être citée et diffusée : la formation à Westminster ne s'arrête pas après l'examen du mois de mai. Pour les diplômés, les locaux et les installations restes disponibles jusqu'en octobre de la même année, et ils peuvent venir s'y entraîner aussi souvent qu'ils le souhaitent, tout en gardant contact avec les profs. Ainsi, il n'y a pas lieu de s'indigner de la courte durée du programme (les cours ne s'étalant que d'octobre à mai), puisqu'il faut y rajouter 5 mois d'entraînement aussi intensif qu'on le souhaite. La formation est donc bel et bien de 12 mois.

Enfin, une annonce : la semaine prochaine, mercredi 26 à 17h30, se tiendra une soirée portes ouvertes à Westminster. Les candidats éventuels aux examens d'entrée pourront poser leurs questions aux profs ainsi qu'à nous, élèves, qui prendrons part à une classe de sim/consec ouverte au public, de façon que les personnes intéressées puissent se faire une idée plus juste de ce qu'est réellement l'interprétation de conférence. Avis aux amateurs.

samedi 22 mars 2008

Week 7 : Bruxelles

Tout d'abord, désolé de n'avoir rien posté pendant si longtemps ; j'étais débordé.
Avant de tout oublier définitivement, je vais donc essayer de me rappeler ce qu'on a fait à Bruxelles, il y a trois semaines !

Nous y avons passé trois jours.

Le premier jour, nous avons assisté aux présentations de plusieurs interprètes travaillant à la Commission. On nous a fait une rapide présentation de la Commission et de son fonctionnement, des nouvelles technologies dans le domaine de l'interprétation de conférence, et de la Cour européenne de justice.

Ensuite (et là je ne sais plus quel jour c'était), nous avons visité le Parlement, qui se trouve dans un bâtiment bien plus impressionnant que la Commission. Nous étions chaperonnés par Alison Graves, du DG Interprétation, qui a été d'une gentillesse remarquable. Tout en nous montrant l'hémicycle, les cabines d'interprètes, les banques et salons de coiffure (il y a de tout au Parlement) et l'anus gonflable géant (on peut le visiter en se promenant dedans) trônant dans le hall principal, dans le cadre d'une campagne de sensibilisation contre le cancer du côlon (si je me souviens bien, donc il n'y sera probablement plus la prochaine fois que vous y passerez), elle a répondu à nombre de questions sur le métier d'interprète et le travail au Parlement en particulier.

Nous avons également fait de la cabine muette, aussi bien à la Commission qu'au Parlement, au cours de plusieurs réunions qui portaient sur des sujets aussi divers que la flexécurité, la rage en Europe, une histoire de pollution des lacs qui nous est complètement passée par dessus la tête, l'étude de faisabilité d'un système d'envoi électronique de données entre caisses de sécu à travers l'Europe, entre autres.

Il a également été très intéressant d'écouter le travail des autres interprètes, qui, eux, n'étaient pas là pour s'amuser. Certains assuraient une interprétation remarquable. D'autres étaient beaucoup moins impressionnants, soit par leur léthargie communicative ("ils auraient bien besoin du voice coaching de Westminster", comme ont dit certains élèves), soit par des erreurs flagrantes qui ne nous ont même pas échappées à nous, débutants. Mais comme l'a rappelé Alison, la différence entre eux et nous, c'est qu'ils ont passé et réussi leur examen d'accréditation, et nous, non !

Le dernier jour, nous avons rencontré les chefs de cabine de nos langues A respectives. La chef française, Anne-Marie Widlund-Fantini, est elle aussi très sympa. Une fois les présentations faites, elle nous a parlé des débouchés possibles après s'être enquise de nos combinaisons linguistiques, déterminantes pour notre employabilité. Verdict : Benedict, qui a un allemand C, a de fortes chances de les intéresser, surtout s'il rajoute une langue telle que l'espagnol. En effet la Commission comme le Parlement recherchent en priorité des anglais A et des allemand C, qu'ils peinent à trouver. Je n'ai pas cette chance, car ma combinaison est aussi banale que pauvre ; donc à moins de rajouter l'allemand (ce que je n'ai aucune intention de faire), il faudra que je cherche du travail ailleurs.
Globalement Mme Widlund-Fantini s'est montrée assez encourageante, et elle nous a invités à la contacter dès qu'on serait diplômés, pour nous aider dans notre orientation future.

Ceux qui sont sortis les plus découragés de cettre rencontre avec les chefs de cabine étaient les Italiens, qui n'ont apparemment aucune chance de jamais travailler au Parlement ou à la Commission, quelles que soient les langues qu'ils ajouent à leur combinaison ("les besoins pour l'italien sont déjà couverts", leur aurait-on dit sans détour).

Ceci étant, nous avons croisé au Parlement deux interprètes fraîchement diplômés de Westminster, dont un, Darren Neville, y a même le statut de permanent.

Voilà tout ce dont je me souviens de Bruxelles, qui pour conclure nous a donné un bon aperçu du travail dans les institutions, même si ce travail ne sera accessible qu'à un petit nombre.

vendredi 29 février 2008

Weeks 5 and 6 : pratique...

Un interprète irlandais de la Commission (je crois) est venu animer certains de nos cours, durant la semaine 5. Je ne me souviens plus de son nom, que je n'ai malheureusement pas noté. J'ai remarqué chez lui l'importance qu'il attache à la forme (capacité à intéresser, ton, gestes, etc.) en plus de l'exactitude du fond. Il a fait beaucoup de commentaires sur le sujet (surtout dans mon cas, qui suis particulièrement peu engageant en consécutive), alors que les autres profs estiment que c'est un coup à prendre avec l'expérience, et qu'il est difficile d'adopter l'attitude correcte dans une salle de classe. D'après Christine, une fois immergés dans l'atmosphère des véritables conférences, il nous sera beaucoup plus facile d'adopter la "pose" et le "ton" qui conviennent.

Le mercredi, comme prévu, nous avons de nouveau eu un cours spécial de méthodologie. Nous avons appris à travailler avec des documents en cabine. Pour ce faire, Christine a rapporté des documents authentiques d'une de ses conférences, qu'elle a ensuite cités et consultés au cours de discours que nous interprétions en simultanée. Il fallait donc que l'on cherche les documents et les passages concernés afin d'en assurer l'interprétation.

Jeudi, Mme Shimeem Ayash, une interprète iraquienne, était censée venir nous faire cours et nous parler de son travail d'interprète au Moyen Orient et au cours de la guerre en Iraq. Malheureusement elle a été retenue par un empêchement de dernière minute et n'est jamais venue.

Aucun cours n'a été assuré pendant la semaine 6, qui était entièrement consacrée à la pratique en groupe. Nous avons surtout pratiqué la simultanée, de manière autonome. Un certain nombre d'élèves (et pratiquement tous les Espagnols !) en ont profité pour partir en vacances, mais je pense que c'était une très mauvaise idée, vu le rythme intensif du programme.

La semaine prochaine, nous partons pour Bruxelles...

vendredi 15 février 2008

Weeks 3 and 4 : tout se corse !

Il ne s'est rien passé de spécial ces deux dernières semaines. J'ai simplement noté que les consécutives, elles aussi, deviennent de plus en plus difficiles : plus rapides, plus denses, plus longues. En revanche, je trouve que la "main de fer" annoncée au début du semestre est toujours bien cachée dans le gant de velours, et les profs restent aussi indulgents que par le passé.

La simultanée du français vers l'anglais est devenue un véritable cauchemar. Non seulement pour moi, misérable anglais B, mais aussi pour tous les anglais A, qui ont un mal fou à se dépêtrer des saltos, triples boucles piquées et autres galipettes rhétoriques des orateurs "hexagonaux", comme diraient Christine et Michèle. Paradoxalement peut-être, j'ai un avantage sur les anglais A sur ce point, puisque j'ai beaucoup plus de facilité qu'eux à extraire le message de ces amphigouris (quand il y en a un). Conseil de Zoé aux Anglais : "ils sont comme ça, les Français. Ils aiment vous faire peur avec leurs grands mots ; mais ne vous laissez pas intimider !" Côté reformulation, bien évidemment, les natifs reprennent le dessus et au final je me sens bien nul.

Une nouveauté : apparemment, chaque mercredi après-midi, nous aurons dorénavant un atelier portant sur un thème spécifique.
Ainsi, en semaine 3, nous avons eu un atelier sur le jargon des conférences (auquel je n'ai malheureusement pas assisté). Semaine 4 : la mémoire et les processus cognitifs mis en jeu en simultanée. C'était extrêmement intéressant. Un psychologue qui n'a jamais fait d'interprétation de sa vie est venu émettre des hypothèses concernant les mécanismes de la simultanée et les possibles trucs permettant d'optimiser ces mécanismes. Il était intéressant de noter que la plupart de ses hypothèses correspondaient aux pratiques des interprètes en activité (ne couvrir qu'une oreille, travailler sa mémoire à court terme, observer l'orateur tout en interprétant, etc.)
Prévu pour la semaine prochaine : un atelier sur l'interprétation avec documents (textes, glossaires, etc.) dont je vous donnerai des nouvelles.

samedi 2 février 2008

Week 2 : Des sims qui se corsent

Cette semaine, un plus grand nombre d'étudiants extérieurs ont assisté à nos cours. Ils se sont faits très discrets ; il y avait deux Hongroises, deux Allemandes, une Finnoise et quelques autres participants anonymes.

Les deux Allemandes étaient particulièrement bienvenues, puisque plusieurs élèves de la classe ont un allemand C qu'ils avaient jusqu'alors du mal à pratiquer, faute d'Allemands dans la classe.

Ces étudiants restent tous à Westminster pour deux semaines, il devrait en défiler de plusieurs écoles du groupe EMCI, jusqu'aux examens de mai.

Impressions finales d'une Hongroise en deuxième année à l'ESIT, et qui repartait ce week-end : "C'est beaucoup plus relax ici qu'à l'ESIT!"

Cette semaine, on a abordé la technique du relai et nous l'avons mise en pratique. Les Chinois y étaient déjà habitués, puisqu'ils n'ont que l'anglais en plus de leur langue A ; mais pour les autres c'était une nouveauté, pas si sorcière du reste.
Nous avons tous été en cabine alors qu'un discours en chinois était donné. Au lieu d'écouter la salle, nous nous sommes branchés sur la cabine chinoise (qui assurait le retour vers l'anglais) pour interpréter leur version anglaise vers nos langues respectives. Voilà donc un exemple de relai (=interpréter un interprète au lieu d'interpréter directement l'orateur).

La seule chose que personne n'a vraiment comprise, c'est l'histoire de chaînes à ne pas piquer à d'autres cabines, car c'est un scénario qui ne peut pas être reproduit sur le matériel de Westminster, mais qui arrive parfois dans les grandes conférences, paraît-il...

En sim, nous avons commencé à travailler à partir de discours authentiques (jusque là c'étaient les profs qui nous les concoctaient). Certains de ces discours (tels qu'un discours relatif à la Croix Rouge) nous ont paru faciles, mais d'autres (allocution d'un délégué français au Parlement Européen) nous ont achevés par leur abstraction typiquement française. Dur dur de filtrer ces amphigouris pour en dénicher le message ; parfois on dirait même qu'il n'y en a pas !

De l'espagnol vers le français, c'est un discours très fleuri du sous-commandant Marcos qui nous a été servi. C'était amusant à entendre, mais beaucoup moins à interpréter...

Tous ces discours, bien que très différents, nous ont bien fait comprendre la nécessité de s'éloigner des mots, voire même des phrases entières, pour se concentrer sur le message à faire passer. Nous avons tous encore beaucoup de travail à faire pour apprendre à se poser, écouter et attendre d'avoir une idée vraiment utile à formuler ("sit back!" nous assènent les profs) au lieu de se jeter dans l'interprétation mécanique de la première phrase entendue.

Au fait, dorénavant, les cabines sont ouvertes aux étudiants qui souhaient interpréter les discours donnés en Gen Con. A partir de maintenant on aura donc en réalité des "Gen Con/Sim".

samedi 26 janvier 2008

Semester 2, Week 1 : La rentrée

Bonne année à tous !

Après trois semaines de vacances, que beaucoup d'entre nous avons trouvées un peu trop longues, nous sommes très heureux d'avoir repris les cours.
Au terme des examens de rattrapage qui avaient lieu la semaine précédente, on a su que 6 élèves partaient définitivement : 3 chinois A, un anglais A, un espagnol A et un italien A.
Les autres ont été repêchés, avec parfois un remaniement de leur combinaison : une langue C abandonnée et remplacée par une combinaison bilingue AB pour certains ; pour d'autres une langue active dégradée en C, pour donner une combinaison ACC.

La semaine a commencé avec un débat sur le pétrole, en simultanée, sur le modèle de celui que nous avions eu avant les vacances. Les débuts ont été assez laborieux, dur dur de se remettre dans le bain après s'être entièrement déconnecté des affaires de ce monde. Il a fallu expliquer à une élève participant au débat que si elle n'entendait pas l'interprétation de la cabine anglaise, ce n'était pas en raison d'un problème technique, mais tout simplement parce que l'orateur s'exprimait dans cette même langue...

Mis à part ces cafouillages assez comiques, le reste de la semaine s'est poursuivi sans réelle nouveauté. Les principaux changements concernent la composition des groupes, dont les effectifs ont le plus souvent diminué, à notre grande satisfaction.

Nous commençons en outre à accueillir des étudiants d'autres universités, comme prévu ; un groupe de Hongrois (dont une élève en deuxième année à l'ESIT) arpente actuellement nos couloirs, bien que nous ne les ayons pas encore vraiment rencontrés.

Enfin cette semaine était la dernière pour prendre une décision définitive concernant nos propres choix de destination dans le cadre de l'EMCI. La destination la plus populaire semble être Genève. Personnellement je compte aller à La Laguna avec deux autres élèves, en avril.

La Gen Con du vendredi portait sur la Croix Rouge et le Croissant Rouge.