lundi 17 décembre 2007

Les résultats...

Nous sommes allés les récupérer cet après-midi à 2h30. Pour rester purement informatif, je vais donner mes petites statistiques (que je suis en train de compiler de tête, donc elles sont sujettes à caution) :

Nombre d'étudiants ayant réussi la consec dans toutes les directions : 15
Nombre d'étudiants devant se présenter à la session de rattrapage de janvier, dont :
-ceux ayant raté une seule consécutive et par conséquent susceptibles d'avoir à reclasser ou abandonner la langue incriminée : 2 ou 3
-ceux qui doivent repasser plus d'une consec, et pour qui la session de rattrapage représente malheureusement leur dernière chance de continuer le master : 9

Nous sommes 30 au total, les autres étudiants ne sont pas venus chercher leurs résultats à la même heure que moi donc je ne sais pas ce qu'il est advenu d'eux.

Quant à la sim, la plupart des élèves l'ont ratée, mais elle n'était pas éliminatoire donc ça n'a eu aucune conséquence sur les résultats.

Une heure plus tard, les profs nous ont parlé du second semestre : nouveaux sujets de Gen Con, visite à Bruxelles le 3 mars, échanges universitaires en avril, étudiants d'autres écoles que l'on va accueillir à Westminster au cours du semestre prochain, et nouvelles exigences des profs pour cette deuxième étape du Master. En résumé, comme l'a si bien dit Zoë, exit les gants de velours.

Voilà, c'est tout.

Quant à moi, eh bien...
J'ai le regret de vous annoncer que malheureusement, j'ai là rédigé mon dernier message...








...pour l'année 2007 !!!
Je souhaite à ceux qui me lisent de très joyeuses fêtes de fin d'année, et rendez-vous en janvier pour de nouvelles aventures.

jeudi 13 décembre 2007

Les examens

Je ne peux pas en dire long sur les examens. Chacun semble avoir eu des impressions différentes ; certains disent les avoir tout à fait réussis, d'autres prétendent être fichus... nous serons tous fixés lundi à 12h30, heure d'affichage des résultats au bureau des inscriptions...

Les discours de consécutive ont dans l'ensemble été plus simples que ceux auxquels on avait eu droit dans nos derniers cours, ils duraient en moyenne 5 minutes chacun.
Le plus dur pour moi a été de maintenir ma concentration à travers les trois consécutives que m'imposait ma combinaison, et la dernière, du français vers l'anglais, n'a pas été brillante.
Le stress est bien sûr un autre facteur à prendre en compte, et j'ai bien senti mon français flancher au cours de la première consécutive, alors que je n'étais pas encore tout à fait dans le bain.

La simultanée s'est par contre très bien passée pour tout le monde. Le discours était extrêmement lent et ne comportait aucune difficulté particulière.

Je ne peux pas vraiment en dire davantage... Je reposterai lundi pour les résultats.

lundi 10 décembre 2007

Note

Merci à ceux qui postent des commentaires. Je précise que je ne peux pas y répondre à moins que vous y insériez votre email. Si vous avez une question précise, je vous renvoie au forum dont l'adresse figure parmi les liens à gauche de l'écran, merci !

dimanche 9 décembre 2007

Week 11 : Derniers cours de l'année

Dernière semaine de cours avant les examens éliminatoires de décembre.

La Gen Con du lundi a été un peu particulière. Christine et Zoë sont intervenues pour nous "briefer" sur les examens.
Une tenue professionnelle est exigée (exit jeans et baskets). Il s'agit d'un examen interne, donc le jury ne sera composé que de professeurs que l'on connaît. Il se divise en deux parties, la consécutive et la simultanée, chacune ayant lieu un jour différent.
La consécutive se déroule exactement comme à l'examen d'entrée, à cette différence près qu'on a le droit de prendre des notes. Elle représente 75% du résultat final.
La simultanée se fait uniquement dans une paire de langues, de B vers A ou de C vers A (si on n'a pas de B), à partir de l'anglais à chaque fois que c'est possible (c'est à dire pour tout le monde sauf les anglais A). Elle ne représente que 25% du résultat final et n'est pas éliminatoire, contrairement à la consécutive.

Enfin, Christine a tenu à nous faire comprendre que les examens étaient organisés dans notre intérêt, pas contre nous. Elle a expliqué que si on les ratait, cela dénotait une inadéquation entre nos capacités et les aptitudes spécifiques requises chez un interprète ; s'acharner dans une voie qui n'exploite pas nos meilleurs talents reviendrait à se marteler la tête contre un mur, et c'est pour éviter la faillite à long terme, notre faillite, que les examens sont là, à mi-parcours, pour nous laisser une chance de ne pas perdre notre temps en nous réorientant dans une voie plus adaptée à nos talents propres. C'était tellement bien dit que la pilule est passée comme une lettre à la poste.

Je ne peux pas en dire davantage sur les examens (secret d'Etat oblige).

Ensuite, nous avons fait un débat sur l'immigration en Europe, en simultanée. Pendant que certains étudiants restaient dans la salle et prenaient la parole à tour de rôle pour présenter leurs points de vue (réels ou inventés), d'autres allaient en cabine pour interpréter les interventions.
Les profs nous ont incités à être provocateurs et outranciers, afin de désarçonner les interprètes en sortant des énormités inattendues dans un langage assez coloré...

Les autres cours de consécutive et de simultanée ont été assez relâchés, histoire sans doute de ne pas nous surmener avant les exams. Beaucoup de discours d'examens des années passées ont été utilisés, pour nous rassurer un peu quant au niveau de difficulté de cet exam ; ça a marché.

Nous avons également eu deux cours sur l'UE au lieu d'un cette semaine, avec là encore un briefing pour l'examen qui aura lieu en janvier. Je ne me suis pas inscrit pour le passer, donc je n'en sais pas davantage.
Enfin cette semaine était la dernière pour s'inscrire en "Master", et tout ceux qui ne l'ont pas fait poursuivront donc le cours en vue de décrocher le PgDip. C'est mon cas.

Au fait, je me suis mis à apprendre la sténographie. Je me suis inspiré de Carla, qui avait suivi une formation de journaliste dans une vie antérieure, et qui connaît donc les rudiments du système teeline. Bien évidemment, elle ne s'amuse pas à prendre les discours en sténo, puisqu'il s'agirait alors de faire une traduction à vue à partir de ses notes, ce qui éliminerait tout le processus d'interprétation des informations, une étape nécessaire dans toute consécutive digne de ce nom. Elle prend donc des notes tout à fait semblables à celles de nos profs (par exemple), à cette différence près qu'elle note les listes et les mots-clés en sténo. C'est également avec cet objectif en tête que je me suis mis au système Duployé...

Voilà, à part ça vendredi quelques photos de groupe ont été prises ; ça fait bizarre de savoir que certains d'entre nous devront partir. J'espère ne pas en faire partie, sinon qui continuera le blog ?! En tout cas je me suis beaucoup attaché à notre petit groupe, et j'espère que la session de rattrapage de janvier nous repêchera tous insh'Allah.

samedi 1 décembre 2007

Week 10 : Combinaisons un peu légères...

Suicide.
Un mot sur beaucoup de lèvres sarcastiques et amères, en cette semaine qui précède le mois fatidique. Mais les examens n'ont plus aucune importance, puisque certains d'entre nous seraient morts-nés...

6 élèves de notre classe ont une combinaison ACC. Cette combinaison n'est pas acceptée à Bruxelles sauf si elle contient une paire de langues recherchée. Elle est encore moins viable sur le marché privé, qui requiert le plus souvent deux langues actives.
Beaucoup de ces élèves ont été très étonnés de l'apprendre et surtout déçus que personne ne les ait prévenus plus tôt. Pour vivre de leur métier, s'ils obtiennent leur diplôme, il leur faudra soit rajouter une troisième langue passive et s'installer à Bruxelles (ce qui n'est pas du goût de tous), soit activer une de leur langues passives. Ces options n'étant toutes deux possibles que sur du long terme, leur début de carrière semble sévèrement compromis...

Voilà donc le climat qui a régné sur une semaine somme toute assez tranquille. Phil Smith est revenu nous rendre visite pour constater les progrès effectués. Il n'avait pas l'air particulièrement impressionné ; en tout cas il a relevé la barre en exigeant que les moindres détails de l'original apparaissent dans nos consécutives. Au stade d'apprentissage que nous avons atteint, c'est un niveau de qualité qu'il est en droit d'attendre.

Nos cours ont été aussi animés par Cecilia Giussani (qui a maintenant un double A anglais-italien). Elle nous a beaucoup parlé des langues actives et des défis que représente ce fameux "retour", avec un franc-parler tout en contraste avec les ambages typiquement anglaises dont on avait été jusque-là cajolés. Comme d'habitude, en vrac :

-Une véritable langue B est une langue dans laquelle on s'exprime sans difficulté aucune, avec une aisance et un naturel comparables à ceux dont on fait montre dans sa langue maternelle. Si nos langues B n'ont pas ces qualités, il vaut mieux abandonner l'idée et travailler une autre langue que l'on connaît déjà pour en faire une langue C le plus vite possible... Dommage pour ceux qui n'ont aucune autre langue en stock...
-Les interprètes comprennent sans doute la différence entre une langue B et une langue A, mais pas leurs clients. Dans la "vraie vie", si on a une langue B, celle-ci sera jugée sur les mêmes critères qu'une langue A.
-Il faut impérativement s'habituer à bien comprendre les accents étrangers, surtout en anglais. 98% des orateurs s'exprimant en langue anglaise ne sont pas des locuteurs natifs, et beaucoup ont un accent à couper au couteau.
-Dans beaucoup de réunions bilingues, une grande partie voire même la majorité de l'auditoire comprend les deux langues de travail, si bien que l'interprète est constamment surveillé par les membres de l'auditoire qui n'ont pas sommeil ("Je me demande comment il/elle va s'en tirer pour traduire ce passage, il/elle va sûrement se planter").
-Les interprètes chinois se trouvent dans une situation de rêve, car il est très peu probable que les non-chinois présents à la réunion comprennent l'original. Cela leur laisse ainsi une très grande marge de manoeuvre qu'ils peuvent exploiter à leur guise, surtout en consécutive.

Deux diplômées de la promotion 2005 se sont également jointes à nous, en préparation aux tests de la Commission Européenne. Je ne me souviens plus des chiffres exacts, mais je crois bien qu'en 2005, la moitié des élèves ont obtenu le diplôme final.

En voice coaching, la prof a essayé de nous préparer au stress des exams. Elle nous a enseigné une technique de visualisation consistant à se créer un "paradis mental" dans lequel on peut se réfugier dès qu'on se sent stressé. Nous avons également "prévécu" les moments précédant les épreuves, en visualisant notre attente dans la salle attenante à la salle d'examens, puis en voyant Zoë arriver pour nous emmener dans l'autre salle, dans laquelle se trouvent plusieurs interprètes, certains souriants, d'autres plus intimidants, qui nous invitent à nous asseoir avant d'entamer un discours difficile que nous gérons pourtant sans aucune peine, et que nous restituons avec confiance et aplomb devant ce jury sévère mais désarmé par la qualité de notre consécutive...

On verra si ça se passe vraiment comme ça le jour J !

vendredi 23 novembre 2007

Week 9 : Révélations

Lundi et mardi, nous avons reçu la visite d'Anne Pearce et de Franz Lemaître (j'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé aucun lien intéressant sur lui !).

Anne est une interprète basée à Londres. Elle travaille essentiellement sur le marché privé, et de temps à autre pour Bruxelles. Bruxelles a établi un système de "points" attribués à chaque interprète en fonction de plusieurs critères qui déterminent sa compétitivité. Par exemple, avoir une paire de langues recherchée donne un certain nombre de points ; vivre loin de Bruxelles en fait perdre.

Anne vit à Londres, ce qui lui fait perdre beaucoup de points. Circonstance atténuante, elle travaille de l'allemand vers l'anglais, une combinaison sous-représentée à Bruxelles ; c'est pourquoi on fait appel à elle de temps en temps.

Quant à Franz Lemaître, il est fonctionnaire au SCIC.

J'ai beaucoup apprécié la visite de ces deux interprètes, qui nous ont appris beaucoup de choses très intéressantes.

Commençons par Franz qui, en qualité d'interprète permanent à la Commission Européenne, nous a parlé de l'interprétation pour les institutions européennes. J'ai noté tout particulièrement que :
-les combinaisons à 3 langues ne sont pas acceptées sauf si elles comportent des paires recherchées à Bruxelles. Ainsi, ma combinaison français-anglais-espagnol ne les intéresse absolument pas, et je n'ai aucune chance d'être admis ne serait-ce qu'aux examens organisés par les institutions européennes :
-le top est d'avoir une combinaison comportant des langues latines et germaniques. Ainsi, si je rajoutais l'allemand à ma combinaison, je deviendrais aussitôt beaucoup plus intéressant et je n'aurais aucun mal à me faire un nid à Bruxelles (à supposer que je sois compétent, bien sûr).

Revenons à Anne. Avec Franz, elle a dirigé deux de nos cours de consécutive entre le français et l'anglais. J'ai énormément apprécié l'approche avec laquelle elle aborde l'enseignement de la prise de notes. Anne insiste beaucoup sur le rôle de la mémoire et de la compréhension dans le travail de restitution en consécutive. Bien sûr, les autres profs ont toujours souligné l'importance de la mémoire, mais au fil des semaines nous avons insensiblement recentré toute notre attention sur nos seules notes, si bien que le travail censé être effectué par notre mémoire est passé à la trappe.
Nous avons été très déstabilisés par la méthode d'Anne, qui a révélé nos défaillances de mémoire et notre surdépendance par rapport aux notes. Et cela est très facile à mettre en évidence : prenez un discours assez subtil, qui contienne peu de faits et beaucoup de raisonnements, dans lequel l'orateur marque fortement sa présence et ses opinions ; les notes seules deviennent alors insuffisantes pour capturer les nuances dans l'expression de l'orateur, et carrément contreproductives lorsqu'il s'agit de restituer un raisonnement mal compris parce qu'on était trop occupé à le retranscrire bêtement sur son carnet.
Grâce à Anne, j'ai redécouvert l'importance de ma mémoire, et mon écoute a radicalement changé depuis. Les résultats s'en sont fait tout de suite sentir.

En perfectionnement anglais, cours que j'avais déserté ces derniers temps pour diverses raisons (toutes valables !), nous avons fait des jeux de rôles inspirés du scandale des pertes de données par la Child Support Agency. Chacun devait préparer puis donner un discours sur ce thème.

En simultanée, rien de nouveau. L'objectif reste toujours de faire des phrases complètes même si on omet des informations, et de trouver le temps de décalage par rapport à l'orateur qui nous rend le plus à l'aise. Le principal est de n'ouvrir la bouche que lorsqu'on sait déjà ce qu'on va dire et comment on va terminer la phrase.

Pour finir, vendredi nous avons reçu la visite d'un ancien de Westminster, Frédéric Girard, qui a animé notre Gen Con et la simultanée de l'après-midi. Cela fait 11 ans qu'il travaille à Bruxelles. Il fera partie du jury pour les examens.

En conclusion, je poste mon emploi du temps pour la semaine prochaine, pour donner une idée à ceux que ça intéresse de la charge de travail qui nous est maintenant imposée, avec l'apprentissage en parallèle de la consécutive et de la simultanée (j'ai mis en rouge les cours que je dois suivre, à titre d'exemple).

samedi 17 novembre 2007

Week 8 : les anciens en force

La semaine a commencé par un atelier de prises de notes. Malgré l'intitulé très accrocheur, il s'agissait en fait d'un cours traditionnel de consec, à la différence près que les profs ont consacré la dernière demi-heure à passer d'élève en élève pour jeter un rapide coup d'oeil à nos notes. Ceci dit les notes sont un système tellement personnel qu'il est difficile de faire davantage.

Le cours sur l'UE a continué avec la même prof, mais le taux de présence a fortement chuté...

Mercredi a été une grosse journée pour moi, puisque j'ai eu 6h de simultanée. Malgré les réticences de Christine, Benedict et moi avons participé au cours de simultanée vers l'anglais (il faut dire que pour le moment, mon anglais est un peu juste pour que je travaille vers cette langue en simultanée). Pour le moment on a tendance à coller à l'original donc ça reste faisable, on verra ce que ça donne quand les exigences se durcissent...
Pour tous les cours de simultanée en tout cas, les discours sont très simples et surtout énoncés très lentement. Tous les élèves disent avoir du mal à se "dédoubler" pour suivre à la fois l'original et leur propre interprétation. D'après Michèle Vaughan, c'est un coup à prendre qui vient très vite, en quelques semaines de pratique... mais cette première étape n'est que le début d'un long chemin.

Une chose à noter : avec l'ajout des cours de consécutive, l'emploi du temps est devenu très chargé (j'ai compté 24h de cours pour cette semaine), si bien qu'il est devenu difficile d'organiser des séances d'entraînement entre élèves à côté des cours. Cette semaine je n'ai réussi à caser que 6h de pratique avec les autres...
D'autre part, vu que la logistique se complique énormément, les cours rassemblent maintenant plusieurs combinaisons différentes, ce qui néanmoins n'en change pas trop le déroulement.
Par exemple cette semaine, il y a eu un cours de consec du français vers l'anglais ET l'espagnol, qui concerne un total d'une dizaine d'élèves. Le discours en anglais a été donné par Christine à l'ensemble du groupe, puis les Espagnols sont partis avec leur prof dans une autre salle pour faire leur interprétation, tandis que les Anglais sont restés avec Christine pour faire la leur, de façon à rentabiliser le temps qui nous échappe...

A part ça R.A.S. si ce n'est la participation de Reuben Imray et Darren Neville à beaucoup de nos cours.
Reuben était déjà venu à plusieurs reprises, mais nous venons de rencontrer Darren. Comme Reuben, c'est un jeune diplômé de Westminster. Il est de la promotion 2006 et travaille maintenant pour le Parlement européen. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions, et en vrac voici ce qu'il nous a dit :

-En 2006, il y avait 17 élèves au début du cours. 4 ont été recalés à l'examen de décembre (qui à l'époque ne faisait pas l'objet d'une session de rattrapage comme aujourd'hui), 1 est partie pour des raisons personnelles.
Ils n'étaient donc plus que 12 au deuxième semestre, parmi lesquels 7 ont décroché le diplôme final.
-Quant à Darren, il a dû attendre 6 mois avant de pouvoir passer l'examen de l'UE, qu'il a eu. Il a ensuite eu "de la chance" car il a aussitôt commencé à travailler. Par la suite, il a remporté un concours qui a contribué à augmenter ses opportunités de travail. Bref, cette année, il a "beaucoup" travaillé, car il a "vraiment eu de la chance" (je cite).

Une question qui reste sans réponse toutefois : que sont devenus les 6 autres diplômés ?

samedi 10 novembre 2007

Week 7 : feux d'artifice

Cette semaine, les feux d'artifices n'ont pas arrêté de pétarader dans le ciel de Londres, et notre programme de cours a en quelque sorte épousé leur évolution, des premières étincelles au bouquet final...

La semaine a commencé très, très lentement, avec un cours sur l'UE lundi à 9h, dirigé par une nouvelle prof qui devrait remplacer l'autre pour le reste du programme. Elle vient de la faculté de droit et manque cruellement de l'entrain qui caractérise les profs d'interprétation. Nous avons parlé du problème a Christine, et en principe les prochains cours devraient être plus "interactifs" de façon à nous intéresser davantage.

Bonne douche froide pour nous réveiller, la gen con qui a suivi portait sur les ressources en eau.

L'après-midi, nous avons eu notre tout premier cours d'introduction à l'interprétation simultanée, qui a simplement consisté à nous faire entrer dans les cabines et nous expliquer le fonctionnement du matériel, après quelques définitions de base relatives à la simultanée (relais, décalage, retour, etc.).
D'après Zoë et Christine, nous disposons de matériel dernier cri, pratiquement identique à celui utilisé dans les conférences des institutions.

Voici donc le modèle de micros que nous utilisons dans la salle (les micros des délégués) :


Pour le mettre en marche, il suffit d'appuyer sur le bouton vert à la base du micro. Un anneau rouge s'allume alors au bout du micro pour montrer qu'il est activé. Pour écouter les interprètes, deux casques peuvent être branchés de chaque côté de la base, et on sélectionne les chaînes (c'est-à-dire les cabines) que l'on souhaite écouter au moyen de boutons situés sur le rebord supérieur du socle, qui ne figurent pas sur ce modèle.

Voici maintenant les consoles dont nous disposons dans les cabines (il y en a deux par cabine, ainsi qu'un écran d'ordinateur, mais on ne nous a pas encore dit à quoi il sert) :


Les profs ne nous ont pas montré toutes les fonctionnalités, juste ce dont on avait besoin.
La console est munie d'un haut-parleur avec un bouton de réglage de son volume. Bien évidemment, nous n'utilisons pas ce haut-parleur, mais un casque qui se branche sur le côté de la console.
Les trois boutons clairs sous le haut-parleur servent à régler le volume du casque, ainsi que les graves et les aigus.
Le bouton longiligne est celui que l'on enclenche pour entendre la salle (c'est-à-dire tout micro activé dans la salle où se déroule la conférence). Juste au-dessus se trouvent trois autres boutons qui permettent d'écouter directement d'autres cabines (au cas où on prend une cabine en relais au lieu d'interpréter directement l'orateur dans la salle).
Le levier rose sert à allumer et éteindre le micro. Juste à côté se trouve un autre bouton qui sert à le désactiver pour de courtes périodes en le maintenant enfoncé (par exemple pour tousser ou parler à un collègue).
Enfin l'écran digital sur la console affiche les différentes cabines et les langues associées à chacune d'entre elles.

Voilà donc pour notre première séance de simultanée, nous n'avons rien fait d'autre.

Mardi, nous avons eu notre séance habituelle d'entraînement vocal, durant lequel on est enfin passé aux "choses sérieuses". La prof nous a demandé à chacun de faire un discours, et à mesure qu'elle écoutait, elle relevait tous les détails pouvant être améliorés. Intonation, problèmes de prononciation, rythme, mauvaise respiration, rien ne lui échappe.

Mercredi, j'étais chez le dentiste, désolé.

Jeudi, on a continué la consécutive, rien de nouveau sous le soleil de ce côté. Nous avons également eu notre troisième cours de simultanée au cours duquel des discours ont été donnés en plusieurs langues, et nous avons tous eu l'occasion d'en interpréter au moins deux. On a tous trouvé ça super difficile, à la limite du possible. La règle d'or à respecter est la même que dans la vie : ne commencer à parler que lorsqu'on a véritablement compris quelque chose (une idée), et quand on n'a rien d'intelligent à dire, on la boucle. D'après Christine, beaucoup d'interprètes qui n'ont pas suivi de formation solide ressentent le besoin de "toujours parler quoi qu'il arrive", un réflexe contreproductif à éviter à tout prix.

Pour le moment, il est normal que nous n'arrivions pas à tout traduire, alors nous devons nous contenter de bien interpréter les idées principales, et au fur et à mesure de la formation, on devrait parvenir à étoffer nos interprétations jusqu'à y inclure les moindres détails de l'original. Mais ce n'est pas pour demain...

C'est vendredi qu'a explosé le bouquet final.
Le matin, les français A (c'est-à-dire Benedict et moi) ont été convoqués par Christine et Zoë pour un entretien de feedback. Après nous avoir demandé notre avis sur le déroulement des cours, elles ont commenté nos progrès et nos points faibles. Puis elles nous ont annoncé qu'elles étaient parvenues à obtenir des places pour pratiquement tous les élèves du cours pour aller visiter les institutions européennes à Bruxelles, visite qui devrait se faire le 3 mars 2008. Elles ont également parlé des possibilités d'échange avec des écoles partenaires du programme EMCI. Christine veut m'envoyer à Tenerife pour 2 semaines en avril (billet d'avion payé par l'UE, qui m'accorderait en outre 55 euros par jour), j'ai évidemment dit oui !

L'après-midi, nous avons reçu la visite de Son Excellence l'Ambassadeur Dr Muhammad Shaaban, Secrétaire Général adjoint à l'Assemblée Générale et à la gestion des conférences des Nations Unies. Au cours d'une première séance destinée aux étudiants en traduction et en interprétation de l'université, il nous a parlé des opportunités de carrière pour nous au sein des Nations Unies. D'après lui, près de 700 interprètes actuellement en activité devraient prendre leur retraite au cours des cinq prochaines années, si bien qu'un manque d'interprètes pour certaines combinaisons-clés est à prévoir. Pour prévenir ce manque, l'ONU a créé le programme Outreach to Universities, afin de renforcer ses liens avec les établissements de formation des interprètes et traducteurs de façon à ce qu'elles soient davantage adaptées aux besoins spécifiques à l'organisation. La paire de langues la plus recherchée pour l'instant est le russe vers l'anglais. Avis aux amateurs... Autre info qui n'a rien à voir, mais que j'ai trouvée intéressante : la période pleine (pour les interprètes) s'étend de septembre à décembre.

Cette première séance a été suivie d'un cours très général sur les missions des Nations Unies à travers le monde. Il est ressorti de la présentation du Dr Shaaban que l'ONU n'est pas tenue dans l'estime qu'elle mérite, et que le monde se montre très ingrat au vu des efforts qu'elle déploie inlassablement pour y rendre la vie meilleure.

Nous avons ainsi fini la semaine à 20:45, après quoi beaucoup d'entre nous ont filé au pub The Cock Tavern, où les élèves de CIT se retrouvent comme d'habitude chaque vendredi soir.

vendredi 2 novembre 2007

Week 6 : "Consolidation Week"

Cette semaine, comme prévu, nous n'avons pas eu cours. Livrés à nous-mêmes, nous nous sommes débrouillés comme des grands pour organiser des sessions d'entraînement entre 11h et 6h. L'organisation était un peu cahotique, mais dans l'ensemble chacun a pu travailler sur les combinaisons souhaitées.

Nous avons pris un peu de libertés par rapport aux consignes habituelles, puisque souvent nos discours ont allègrement franchi le cap des 8 minutes, l'idée étant que les gen con de 4min nous paraîtraient à l'avenir un jeu d'enfant.

J'ai raté le cours de voice coaching, mais je sais que la prof a donné une séance d'accent reduction au groupe d'étudiants chinois (qui ont tous un anglais actif).

L'emploi du temps pour la semaine prochaine est très appétissant. Au menu : premiers cours de simultanée !

samedi 27 octobre 2007

Week 5 : Faits divers

Cette semaine a été assez bateau.

La gen con du lundi a porté sur les événements récents en Asie.

La séance de voice coaching a été des plus loufoques. La prof nous a demandé, entre autres, de nous mettre à quatre pattes sur les tables et de trémousser nos derrières avec rotations du bassin, soi-disant dans le but de décontracter le ventre pour améliorer la respiration abdominale. C'est sans doute efficace, mais la prof prend un malin plaisir à nous faire adopter des positions assez ambiguës. Cet "exercice" a été suivi d'un massage réciproque effectué par groupes de deux... Heureusement que nous sommes tous très ouverts d'esprit !

"Temps fort" de la semaine, qui nous avait été annoncé avec enthousiasme par Zoë : du mercredi au vendredi, nos cours ont été animés par Philip Smith, un grand manitou de l'AIIC. Philip s'est assez modestement présenté comme un interprète free-lance ayant été formé à la Commission Européenne, et qui a ensuite travaillé à la Commission et au Parlement, à l'ONU pendant "un petit moment", ainsi que sur le marché privé. Cela fait trois ans qu'il est visiting lecturer à Westminster ; nous devrions donc le voir assez régulièrement.

C'est sous sa houlette qu'a eu lieu la gen con du vendredi, qui portait sur le crime organisé (Cosa Nostra, Yakusas et piraterie en mer).

Le cours sur l'UE, qui avait été assuré par un remplaçant la semaine dernière, a été repoussé sine die ; il se peut qu'il ne reprenne qu'au deuxième semestre. Pour être honnête, tout le monde est plutôt content.

La semaine prochaine, c'est ce qu'ils appellent la semaine de consolidation. Durant cette semaine-là, il n'y aura aucun cours, mais nous sommes tenus de nous rendre à l'université tous les jours pour pratiquer en groupes de façon autonome. Je ne posterai donc peut-être rien cette semaine-là, à moins d'une autre polissonnerie de notre chère prof de voice coaching, qui a décidé de maintenir son cours du mercredi.

samedi 20 octobre 2007

Week 4 : Rythme de croisière

Après trois semaines de "prise de contacts", nous l'avons enfin atteint.
Nous ne sommes tous réunis que pour les séances de "consécutive générale", qui ont lieu le lundi (les discours portaient sur le Moyen Orient dans l'actualité) et le vendredi (l'Amérique latine dans l'actualité). Le reste des cours se tient maintenant en petits groupes de 3 à 4 élèves, avec un professeur ou deux.
Cette semaine, nous avons fait pas mal de traductions à vue, en plus des consécutives. La durée moyenne des discours est montée à environ 5 minutes. Ils restent cependant simples, et le débit des orateurs, très mesuré.

En ce qui concerne la prise de notes, il me semble que les "retardataires" qui avaient beaucoup de mal à en prendre au départ ont fini par assimiler la technique. Les problèmes dernièrement constatés par les profs relèvent plus d'un manque de rigueur dans la réexpression ou d'un mauvais déchiffrage, que d'une véritable déficience des notes elles-mêmes.

Vu que nous n'avons qu'un cours par paire de langues, la plupart d'entre nous n'avons qu'un ou deux cours par jour. Un emploi du temps a donc été affiché, grâce auquel nous constituons d'un commun accord des groupes de travail par paires de langues. En moyenne, en dehors des cours, nous travaillons quatre heures par langue et par semaine.

Notre cours sur l'UE du vendredi a porté cette semaine sur la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC).

Pour conclure, voici l'emploi du temps de la semaine, avec en rouge les cours que j'ai dû suivre.


vendredi 12 octobre 2007

Week 3 : Fin de l'Induction Programme

Cette semaine était la dernière de la "phase d'introduction" au programme. Je n'ai pas écrit grand-chose ces derniers jours car nous avons continué à peu près les mêmes exercices que les deux semaines précédentes. Les discours sont devenus un peu plus longs (nous sommes montés à 4:30min environ, un peu plus denses (ils traitent de thèmes d'actualité), et nos notes commencent à être un peu plus claires et clairsemées (ce qui est très bon signe d'après Zoë : nous réhabilitons enfin notre mémoire).

Je ne pense pas avoir mentionné auparavant le fait que Zoë, après certains discours, au lieu d'en demander une interprétation, appelait plusieurs personnes au tableau pour qu'elles y écrivent chacune leurs notes correspondant à un paragraphe du discours, de façon à leur indiquer les améliorations possibles et en faire profiter toute la classe.

Enfin, dernière nouveauté de la semaine, nous avons aujourd'hui eu notre premier cours avec Matthew Perret. Je n'en connais même pas l'intitulé, mais il consiste à faire des jeux de rôle pour nous habituer à nous "fondre" dans la peau de personnages différents, comme les interprètes ont à le faire au quotidien. Pour ce premier cours, nous étions les porte-parole de partis politiques et devions défendre des points de vue souvent contraires au nôtres, en essayant de paraître le plus convaincants possible...

La semaine prochaine, notre emploi du temps sera très différent. Nous n'aurons qu'une session de cours par paire de langues en plus de nos deux sessions de consécutive générale. Dans mon cas, je n'ai qu'un cours par jour. Bien sûr, nous sommes censés employer notre temps libre à travailler en groupes à l'université, et nous allons nous arranger entre élèves pour organiser ces rencontres.

mardi 9 octobre 2007

MA ou PgDip ?

La différence est longtemps restée floue, jusqu'à ce que Zoë nous l'explique...

-Le Postgraduate Diploma (PgDip) est le diplôme sanctionnant l'ensemble des cours pratiques qui font partie du programme de l'école. L'obtention du PgDip entraîne systématiquement l'obtention de l'EMCI (European Masters in Conference Interpreting), diplôme reconnu par les organisations internationales.

-Le MA (Master of Arts) s'en différencie par deux cours supplémentaires : The European Institutions et Interpreting Theory. Il nécessite la rédaction d'un mémoire de recherche, et intéresse les étudiants qui souhaitent approfondir le côté théorique du métier, ou qui désirent faire carrière dans l'enseignement.

Bref, ceux qui souhaitent simplement devenir interprètes et qui n'ont aucune vocation à enseigner pourront se contenter du PgDip, beaucoup moins cher et amplement suffisant pour justifier de leurs études auprès des institutions.
Ceux qui veulent faire de la recherche ou enseigner devront opter pour le MA (et débourser davantage)...

Encore un mystère élucidé !

vendredi 5 octobre 2007

Week 2 : Premiers cours de politique européenne

Nous avons commencé la matinée aux aurores (9h !) avec notre tout premier cours sur l'Union Européenne. L'Université de Westminster étant éparpillée sur plusieurs campus à travers le centre de Londres, on s'est tous retrouvés au campus de Cavendish pour ce cours, qui regroupe les étudiants en interprétation, mais aussi ceux en traduction et en diplomatie.

Le cours est globalement vivant car la prof est assez savante pour bourrer chaque point d'anecdotes très intéressantes. Aujourd'hui on a parlé des grandes étapes qui ont mené l'Europe de la CECA à l'UE que nous connaissons aujourd'hui.
Ce cours aura lieu deux heures par semaine, et sera sanctionné par un examen en janvier, obligatoire pour les élèves désirant faire un Master (avec mémoire, donc) plutôt qu'un "Postgraduate diploma" (pas de mémoire).

Nous sommes ensuite rentrés en groupe au campus principal, pour notre toute première séance de consécutive générale, un exercice que nous ferons tout au long de l'année.
Chaque semaine, un thème est proposé par les profs, et 3 élèves doivent se porter volontaires pour préparer deux discours d'environ 4 minutes chacun (pour le moment ; ils s'allongeront progressivement), qu'ils prononcent ensuite devant toute la classe. Les autres élèves prennent tous des notes, et deux d'entre eux sont désignés pour interpréter l'orateur, l'un après l'autre. Celui qui passe en deuxième quitte la salle pour ne pas être perturbé par l'interprétation du premier. Ensuite, toute la classe commente et compare les deux interprétations (omissions, rajouts, imprécisions, etc.). Enfin nous parlons des éventuels problèmes de notation rencontrés et chacun propose ses petites astuces au reste de la classe.
Les discours du jour ont porté sur :
-les bourdes d'un politicien allemand en visite en Irlande
-les mouvements indépendantistes dans le Caucase
-les difficultés de financement du projet Galileo (que Zoë a jugé trop technique pour nous à un tel stade).

L'après-midi, Zoë s'est occupée de notre culture générale, en nous faisant un topo très général des organisations internationales (ONU, UE, ONG) et de politique internationale. Ensuite on a fait des "devinettes" : chacun devait piocher un papier sur lequel figurait un terme, nom ou expression à expliquer devant la classe. Exemples : gastarbeiter, grand bond en avant, anschluss, Bretton Woods, Abu Mazen, subsidiarité, Thatcher, révolution industrielle...

Quant à Christine, elle part ce soir pour Genève, où elle sera retenue pendant toute la semaine par la session parlementaire de je ne sais plus trop quoi. Elle nous a promis de nous ramener ses notes de consécutive, si elle en fait.

jeudi 4 octobre 2007

L'AIIC à Westminster

Voici la liste des interprètes membres de l'AIIC qui enseignent à Westminster :

-Anne PEARCE (anglais)
-Anna WHEATCROFT (russe)
-Barbara BETHÄUSSER-CONTE (allemand) qu'il me semble avoir déjà mentionnée
-Carolina NEGEL (espagnol)
-Daniela ASCOLI (italien)
-Daniela CODARIN (italien)
-Frédéric GIRARD (français)
-Jane STREETLY (anglais)
-Lara BUSHELL (russe)
-Ludovic SLOVENEC (français)
-Matthew PERRET (anglais)
-Michèle VAUGHAN (français) que nous avons vue aujourd'hui
-Nuria DE LAS LLANDERAS (espagnol)
-Nathalie PHAM (français)
-Paolo CORTUCCI (italien)
-Tigran NAVASSARDIAN (français et russe)

Avec évidemment Christine ADAMS et Zoë HEWETSON

Week 2 : A la recherche de symboles

Enfin ! Nous avons rencontré l'interprète française chargée d'enseigner aux Français du cours (Benedict et moi). Il s'agit de Michèle VAUGHAN, qui d'ailleurs avait fait partie du jury aux examens d'entrée. Dorénavant nous travaillerons notre consécutive en groupes plus restreints, en fonction de nos langues actives.

Nous avons continué à jeter les bases de notre système de notation. Dur dur, la plupart d'entre nous ne pouvons réprimer l'envie d'écrire des mots et des phrases entiers. Zoë répète à tue-tête : faites confiance à votre mémoire, ce n'est pas pour rien que nous avons passé les deux dernières semaines à faire des consécutives sans notes !

Les concertations pour échanger nos symboles et en inventer de nouveaux ont continué sur leur lancée d'hier. Au final de toutes façons, il reviendra à chacun de faire ses choix personnels, avant de s'emmêler les pinceaux dans les innombrables possibilités suggérées par les profs et les autres élèves.

Une grande nouveauté dans le système : l'introduction d'une marge à gauche du carnet, dans laquelle nous noterons les liens logiques entre les idées notées à droite.

mercredi 3 octobre 2007

Week 2 : Que de nouveautés...

La session du matin a débuté à 9h avec le cours de perfectionnement en anglais, dirigé par Rob Williams. Rob est diplômé de Westminster, mais a bifurqué dans l'enseignement de l'anglais. Il donne actuellement des cours de perfectionnement à Westminster et à l'ESIT, entre autres.
Son cours est extrêmement intéressant, et dès cette première séance, nous en avons beaucoup appris. Par exemple, que la maîtrise d'une langue ne se limite pas à son vocabulaire isolé, mais à l'assimilation de syntagmes entiers ; qu'un bon orateur/interprète est quelqu'un qui sait anticiper, c'est-à-dire prévoir quels mots ou groupes de mots sont susceptibles de suivre tel ou tel verbe, par exemple ; qu'en plus de tout cela, il faut aussi maîtriser les "rituels" verbaux, c'est-à-dire l'ordre de succession habituel des informations dans un contexte donné ; que les redondances et gradations de quasi-synonymes sont un outil rhétorique primordial en anglais... Nous avons 2h de cours par semaine avec lui...

Rob a ensuite laissé la place à Christine et Zoë pour notre cours habituel de consécutive. Le matin, elles nous ont autorisé à noter 5 mots maximum, et autant de symboles qu'on voulait. L'après-midi, elles nous ont enfin laissé prendre autant de notes qu'on le souhaitait, et nous avons finalement pu réaliser notre première "véritable" consécutive. Bien évidemment, tout notre système de notation reste à élaborer !

Le dernier cours de l'après-midi a été assez relaxant : il s'agissait de notre première session de "voice-coaching", travail vocal, je suppose ?
En tout cas notre prof, dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom, et qui a une voix extraordinaire, a fait le tour de la classe pour nous entendre et connaître les points faibles de nos voix respectives. Ensuite, elle nous a expliqué que la majorité des ennuis vocaux étaient dûs au stress. Une séance de relaxation s'est ainsi naturellement imposée. Nous avons donc enlevé nos chaussures, fermé les yeux, et sommes partis pour un voyage mental de quelques minutes, pour après nous lever et exécuter une série de mouvements du corps (nous avons balloté les bras, les jambes, trémoussé les hanches et les épaules, cherché notre "ancrage" sur la plante de nos pieds, car la position habituelle en arrière sur les talons est mauvaise et empêche une bonne respiration ; il faut aussi penser à décoller la langue du palais et desserrer les mâchoires, c'est très bénéfique, paraît-il).

Bref, ce fut une journée très chargée et non moins intéressante !

mardi 2 octobre 2007

Week 2 : Premiers gribouillages

Depuis hier, des professeurs de l'Université de Saint-Pétersbourg et de la Sorbonne Nouvelle (Paris) assistent aux cours du matin pour observer leur déroulement. Si j'ai bien compris, leur objectif est d'établir un partenariat avec le programme de CIT de Westminster.

Aujourd'hui, des interprètes de langue maternelle autre que l'anglais se sont aussi joints à nous. Je n'ai retenu que le nom de Barbara BETHÄUSSER-CONTE pour l'allemand, et je tâcherai de noter les autres noms demain si on les revoit.

Nous avons continué les exercices de mémoire, en introduisant cependant un élément important : armés d'un bloc-notes et d'un stylo, nous avons eu l'autorisation de gribouiller des dessins, symboles ou chiffres une fois le discours terminé, et d'utiliser ce support lors de notre prise de parole.

Christine et Zoë ont insisté pour que nous attendions la fin du discours avant de noter, afin que nous concentrions toute notre attention sur l'écoute, sans quoi nous risquions de rater des informations importantes.

Les dessins réalisés se sont révélés très utiles pour certains, totalement contre-productifs pour d'autres, car source de distraction et de confusion s'ils sont mal ordonnés. L'exercice était censé nous donner un avant-goût de la prise de notes en consécutive, assez amer pour beaucoup d'entre nous je dois dire. En tout cas, Christine nous a promis que nous en maîtriserions les bases dès la fin de la semaine.

samedi 29 septembre 2007

Week 1 : Premiers discours

Hier (vendredi), les exercices d'interprétation sans notes ont été légèrement modifiés : ce ne sont plus les profs qui prononcent les discours, mais les étudiants.
Les élèves interrogés devaient faire le discours qu'ils avaient préparé dans leur langue maternelle, puis ce discours était interprété dans une autre langue.
Pour le moment, les sujets choisis sont simples et très généraux : on a eu des discours sur une pièce de théâtre, un festival, une aventure personnelle assez cocasse, et un voyage. Maximum 4 minutes.
Autre "changement" : jusqu'alors, les critiques émises par les élèves étaient très polies, trop polies en fait. On ne se connaissait pas, et on avait peur de froisser. Christine nous a incités à dépasser cette timidité et à émettre des critiques plus sévères et donc plus utiles pour chacun d'entre nous.

Christine et Zoë ont également continué à attirer notre attention sur les facteurs à tenir en compte pour une bonne interprétation : précision, fidélité, fluidité, registre, mémoire, etc.

Nous avons aussi reçu notre emploi du temps pour les deux semaines restantes du "Programme d'introduction", et nous allons faire la connaissance de nouveaux professeurs dès lundi.

jeudi 27 septembre 2007

Week 1 : Premières traductions à vue

Je n'ai pas posté hier car on a continué les mêmes exercices de mémoire que le jour d'avant.
Idem ce matin, avec encore d'autres discours prononcés par Christine et Zoë que les élèves désignés devaient interpréter sans notes dans leur langue A.

L'après-midi, une nouveauté : la traduction à vue. L'exercice consiste à lire un texte rapidement, en repérer les difficultés de traduction, puis le traduire à voix haute en le suivant des yeux. Pour ce faire, la classe a été séparée en groupes de travail. J'ai été placé avec Benedict, le seul autre français A, et Anna, une Anglaise qui a un français B. A tour de rôle nous avons traduit des textes distribués par les profs, de B vers A et de A vers B. Chaque traduction était évaluée et critiquée par les autres membres du groupe.

L'exercice nous a semblé plus difficile que la reformulation consécutive, car on garde le texte sous les yeux, ce qui empêche de s'éloigner des mots. Du coup nous avons tous eu tendance à sacrifier la syntaxe de nos langues maternelles à une traduction très littérale de l'original. Ceci dit, ce n'était qu'une introduction, et la traduction à vue, en tant qu'excellent exercice pour la fluidité et la spontanéité et bonne préparation à l'interprétation simultanée d'après Zoë, sera reprise et approfondie au cours des prochaines séances.

Pour demain, nous avons notre premier "devoir" : il s'agit de préparer deux discours d'environ 3 minutes sur des thèmes de notre choix, c'est-à-dire noter les idées essentielles du discours de façon à ne pas lire un texte tout prêt, mais réellement parler face à la classe. Je relis ce message et je m'y mets !

mardi 25 septembre 2007

Week 1 : Premiers exercices...

La session du "matin" (de 11h à 1h) a commencé par une série de questions-réponses avec Christine et Zoë, qui seront nos uniques interlocutrices pour la première semaine.
Ensuite les élèves qui ne s'étaient pas présentés hier l'ont fait aujourd'hui, et je me suis rendu compte que nous ne sommes que deux français A... D'ailleurs je suis le seul à traduire de l'espagnol vers le français, donc aucun groupe ne sera constitué pour la paire Es>Fr... On verra comment ça se passe plus tard !

Après ces discussions, Christine et Zoë nous ont annoncé qu'elles allaient se présenter encore une fois, mais plus en détail cette fois-ci. Après avoir parlé pendant à peu près 2 minutes, Christine a désigné une élève de but en blanc et lui a demandé de reformuler tout ce qu'elle avait dit. L'exercice a été répété avec Zoë. Le but était d'abord de nous habituer à parler devant toute la classe, mais aussi de nous aider à nous rendre compte à quel point le type d'écoute nécessaire en interprétation diffère de celle que l'on offre généralement dans une situation de conversation ordinaire. En l'occurrence, la première élève, interrogée par surprise, n'a retenu que les détails qui l'avaient intéressée, alors que la deuxième, avertie, a très fidèlement restitué la présentation de Zoë sans omettre le moindre détail.

Les exercices de mémoire se sont prolongés l'après-midi, de 2h à 4h. Interdiction absolue d'écrire quoi que ce soit. Christine désignait deux élèves et demandait à l'un de ressortir le maximum d'informations sur l'autre, sur la base des présentations faites la veille (je rappelle que nous avions été 30 à nous présenter) !

Ensuite, pour passer à des sujets plus ordinaires pour un cours normal, les deux professeurs ont lu des discours simples en anglais et en français (ceux utilisés à l'examen d'entrée, en fait), que des élèves désignés au hasard devaient restituer dans leur langue A. Après chaque restitution, toute la classe était invitée à commenter et critiquer, ou à rajouter les détails omis par l'élève interrogé.

Dans l'ensemble, les profs sont très encourageantes, et les rares critiques négatives auxquelles elles se risquent timidement sont tout de suite atténuées par des éloges sur d'autres points de l'exercice. J'ai l'impression qu'elles font tout pour nous mettre en confiance, car la plupart des élèves étaient pris d'un trac incontrôlable au moment de prendre la parole.

En tout cas, le temps passe très vite dans ces cours, qui donnent plutôt le sentiment de participer à une grande conversation entre amis. Christine et Zoë ont conclu la session par des anectodes de travail, trop nombreuses pour que je les rapporte ici, mais ça vous donne une idée des rapports très familiers qui règnent en cours. Rien à voir avec le système français !

Ces petits exercices ont été très fatigants, mais j'ai hâte de les reprendre demain...

lundi 24 septembre 2007

Week 1 : La rentrée

Après une nuit blanche dûe à l'excitation, le jour J est enfin arrivé...

En deux sessions s'étalant de 11h à 1h et de 2h à 4h, nous avons tous fait les présentations.
Les responsables du programme sont Christine Adams et Zoë Hewetson, deux interprètes professionnelles. Christine travaille en tant qu'interprète indépendante à Genève, en général pour l'OMC, La Croix Rouge et le Croissant Rouge. Quant à Zoë, elle travaille plutôt à Bruxelles.
Evidemment, elles se trouvent la plupart du temps à Londres, en tant que professeurs d'interprétation à Westminster...
Après s'être présentées, Christine et Zoë nous ont expliqué le déroulement des cours et la répartition du programme sur l'année. Elles nous ont donné une multitude de détails en précisant qu'elles y reviendraient en temps voulu. J'en ferai de même sur le blog.

Ensuite, ç'a été aux élèves de se présenter, en anglais : nom, origine, combinaison linguistique, parcours universitaire et professionnel. Cette année d'après les profs, nous sommes un gros groupe (environ 30 élèves). Il y a 7 langues actives (anglais, français, espagnol, italien, russe, chinois et irlandais) et 9 langues passives (en rajoutant à cette liste l'allemand et une dernière langue que je ne me rappelle plus !). Nous suivrons les premiers cours tous ensemble, puis nous serons regroupés un peu plus tard par combinaisons.

Cette journée de prise de contacts est la première du Introductory Programme, d'une durée de trois semaines, durant lesquelles nous n'étudierons pas les techniques d'interprétation à proprement parler, mais plutôt les outils de base de l'interprète : mémoire, reformulations, prise de parole en public et préparations de discours.

Je n'en dirai pas plus pour le moment, si ce n'est que l'ambiance est très amicale et détendue. On s'appelle tous par nos prénoms, les plaisanteries et les rigolades fusent de tous côtés, tout le monde parle avec tout le monde (pendant les pauses bien sûr !) et les profs sont d'un abord facile et chaleureux.

A demain pour les premiers exercices pratiques...

jeudi 13 septembre 2007

Présentations

Pour ce post d'ouverture, je vais simplement me présenter...

Je m'appelle Aymeric, je suis un étudiant français de 23 ans. J'habite actuellement à Londres, où j'ai été accepté en Master de Conference Interpreting Techniques à l'Université de Westminster, avec la combinaison français A, anglais B, espagnol C.

Cela fait déjà six mois que je suis à Londres, après plusieurs séjours en pays anglophones, et pourtant je ne me sens toujours pas suffisamment à l'aise en anglais pour attaquer mon Master dans deux semaines... sans parler de mon espagnol, qui me déprime chaque jour un peu plus !

J'appréhende donc beaucoup cette rentrée, ma plus grande crainte étant de m'entendre dire que mes langues ne sont pas assez solides pour suivre les cours jusqu'au diplôme... En même temps je suis très impatient de commencer à étudier cette discipline dont je rêve depuis si longtemps.

Quoi qu'il arrive, je tiens à publier mes "aventures" (succès ou déboires !). Il y a de cela quelques mois à peine, j'étais à la recherche des moindres renseignements sur les formations menant au métier d'interprète, et je désespérais d'en trouver, face à une Toile quasiment muette sur la question ! Heureusement, des professionnels à l'âme généreuse m'ont apporté leur aide, et c'est en partie grâce à eux que je suis arrivé jusqu'ici. Ce blog est donc, en quelque sorte, une modeste manière de m'en acquitter, et j'espère que les étudiants s'intéressant à l'interprétation de conférence pourront profiter de mes descriptions des cours à Westminster, que je publierai ici à chaque fois que j'en aurai le temps.

Voilà donc la raison d'être de ce blog... Et pour mon prochain post, rendez-vous le jour de la rentrée, que je raconterai, je l'espère, avec un peu plus de sérénité.