La semaine a commencé très, très lentement, avec un cours sur l'UE lundi à 9h, dirigé par une nouvelle prof qui devrait remplacer l'autre pour le reste du programme. Elle vient de la faculté de droit et manque cruellement de l'entrain qui caractérise les profs d'interprétation. Nous avons parlé du problème a Christine, et en principe les prochains cours devraient être plus "interactifs" de façon à nous intéresser davantage.
Bonne douche froide pour nous réveiller, la gen con qui a suivi portait sur les ressources en eau.
L'après-midi, nous avons eu notre tout premier cours d'introduction à l'interprétation simultanée, qui a simplement consisté à nous faire entrer dans les cabines et nous expliquer le fonctionnement du matériel, après quelques définitions de base relatives à la simultanée (relais, décalage, retour, etc.).
D'après Zoë et Christine, nous disposons de matériel dernier cri, pratiquement identique à celui utilisé dans les conférences des institutions.
Voici donc le modèle de micros que nous utilisons dans la salle (les micros des délégués) :
Pour le mettre en marche, il suffit d'appuyer sur le bouton vert à la base du micro. Un anneau rouge s'allume alors au bout du micro pour montrer qu'il est activé. Pour écouter les interprètes, deux casques peuvent être branchés de chaque côté de la base, et on sélectionne les chaînes (c'est-à-dire les cabines) que l'on souhaite écouter au moyen de boutons situés sur le rebord supérieur du socle, qui ne figurent pas sur ce modèle.
Voici maintenant les consoles dont nous disposons dans les cabines (il y en a deux par cabine, ainsi qu'un écran d'ordinateur, mais on ne nous a pas encore dit à quoi il sert) :
Les profs ne nous ont pas montré toutes les fonctionnalités, juste ce dont on avait besoin.
La console est munie d'un haut-parleur avec un bouton de réglage de son volume. Bien évidemment, nous n'utilisons pas ce haut-parleur, mais un casque qui se branche sur le côté de la console.
Les trois boutons clairs sous le haut-parleur servent à régler le volume du casque, ainsi que les graves et les aigus.
Le bouton longiligne est celui que l'on enclenche pour entendre la salle (c'est-à-dire tout micro activé dans la salle où se déroule la conférence). Juste au-dessus se trouvent trois autres boutons qui permettent d'écouter directement d'autres cabines (au cas où on prend une cabine en relais au lieu d'interpréter directement l'orateur dans la salle).
Le levier rose sert à allumer et éteindre le micro. Juste à côté se trouve un autre bouton qui sert à le désactiver pour de courtes périodes en le maintenant enfoncé (par exemple pour tousser ou parler à un collègue).
Enfin l'écran digital sur la console affiche les différentes cabines et les langues associées à chacune d'entre elles.
Voilà donc pour notre première séance de simultanée, nous n'avons rien fait d'autre.
Mardi, nous avons eu notre séance habituelle d'entraînement vocal, durant lequel on est enfin passé aux "choses sérieuses". La prof nous a demandé à chacun de faire un discours, et à mesure qu'elle écoutait, elle relevait tous les détails pouvant être améliorés. Intonation, problèmes de prononciation, rythme, mauvaise respiration, rien ne lui échappe.
Mercredi, j'étais chez le dentiste, désolé.
Jeudi, on a continué la consécutive, rien de nouveau sous le soleil de ce côté. Nous avons également eu notre troisième cours de simultanée au cours duquel des discours ont été donnés en plusieurs langues, et nous avons tous eu l'occasion d'en interpréter au moins deux. On a tous trouvé ça super difficile, à la limite du possible. La règle d'or à respecter est la même que dans la vie : ne commencer à parler que lorsqu'on a véritablement compris quelque chose (une idée), et quand on n'a rien d'intelligent à dire, on la boucle. D'après Christine, beaucoup d'interprètes qui n'ont pas suivi de formation solide ressentent le besoin de "toujours parler quoi qu'il arrive", un réflexe contreproductif à éviter à tout prix.
Pour le moment, il est normal que nous n'arrivions pas à tout traduire, alors nous devons nous contenter de bien interpréter les idées principales, et au fur et à mesure de la formation, on devrait parvenir à étoffer nos interprétations jusqu'à y inclure les moindres détails de l'original. Mais ce n'est pas pour demain...
C'est vendredi qu'a explosé le bouquet final.
Le matin, les français A (c'est-à-dire Benedict et moi) ont été convoqués par Christine et Zoë pour un entretien de feedback. Après nous avoir demandé notre avis sur le déroulement des cours, elles ont commenté nos progrès et nos points faibles. Puis elles nous ont annoncé qu'elles étaient parvenues à obtenir des places pour pratiquement tous les élèves du cours pour aller visiter les institutions européennes à Bruxelles, visite qui devrait se faire le 3 mars 2008. Elles ont également parlé des possibilités d'échange avec des écoles partenaires du programme EMCI. Christine veut m'envoyer à Tenerife pour 2 semaines en avril (billet d'avion payé par l'UE, qui m'accorderait en outre 55 euros par jour), j'ai évidemment dit oui !
L'après-midi, nous avons reçu la visite de Son Excellence l'Ambassadeur Dr Muhammad Shaaban, Secrétaire Général adjoint à l'Assemblée Générale et à la gestion des conférences des Nations Unies. Au cours d'une première séance destinée aux étudiants en traduction et en interprétation de l'université, il nous a parlé des opportunités de carrière pour nous au sein des Nations Unies. D'après lui, près de 700 interprètes actuellement en activité devraient prendre leur retraite au cours des cinq prochaines années, si bien qu'un manque d'interprètes pour certaines combinaisons-clés est à prévoir. Pour prévenir ce manque, l'ONU a créé le programme Outreach to Universities, afin de renforcer ses liens avec les établissements de formation des interprètes et traducteurs de façon à ce qu'elles soient davantage adaptées aux besoins spécifiques à l'organisation. La paire de langues la plus recherchée pour l'instant est le russe vers l'anglais. Avis aux amateurs... Autre info qui n'a rien à voir, mais que j'ai trouvée intéressante : la période pleine (pour les interprètes) s'étend de septembre à décembre.
Cette première séance a été suivie d'un cours très général sur les missions des Nations Unies à travers le monde. Il est ressorti de la présentation du Dr Shaaban que l'ONU n'est pas tenue dans l'estime qu'elle mérite, et que le monde se montre très ingrat au vu des efforts qu'elle déploie inlassablement pour y rendre la vie meilleure.
Nous avons ainsi fini la semaine à 20:45, après quoi beaucoup d'entre nous ont filé au pub The Cock Tavern, où les élèves de CIT se retrouvent comme d'habitude chaque vendredi soir.
4 commentaires:
Merci pour relater ce parcours. Trés enrichissant pour mieux comprendre comment les interprètes sont formés.
Bonjour
que veut dire gen con? merci.
Bon jour
Je suis moi même interprète en formation je suis en 4é année, c’est pour nous très intéressant de lire tes récits car ils nous permettent de mieux comprendre comment sont formés nos collègues a l’étranger. En Algérie c’est un peu différent.
Je te laisse mon adresse mail de cette façon si tu le souhaite on pourrait rentrer en contacte à fin pourquoi pas d’échanger nos expériences respectives dans le monde de l’interprétation.
A bientôt j’espère.
Bonjour,
j'arrive bien tardivement sur ton blog, mais je me pose la même question qu'Élise : qu'entends tu par "gen con" ?
Ça m'échappe.
cordialement,
Florent
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